Une nouvelle fois, les avocats de Silvio Berlusconi ont tenté de lui éviter le grand déballage du Rubygate. Mais la manœuvre a échoué : la justice italienne a rejeté lundi la demande des avocats du Cavaliere de suspendre pour plusieurs mois le procès dans lequel le président du Conseil italien est accusé d'incitation à la prostitution de mineure.
Pire : trois proches de Silvio Berlusconi ont à leur tour été renvoyés lundi en justice pour incitation à la prostitution de mineure par le tribunal de Milan.
Un débat sur la forme
Sur le fond, les avocats de Berlusconi se disaient dans l'attente d'une décision de la Cour constitutionnelle sur la compétence du tribunal. Un point de procédure qui avait déjà été utilisé, dès le premier jour du procès, le 6 avril dernier, par les avocats de Berlusconi. Ils avaient alors réussi à reporter le procès au 31 mai. Les deux chambres du Parlement ont en effet saisi la Cour constitutionnelle d'un "conflit d'attribution" en affirmant que seul un "tribunal des ministres" était compétent pour juger le président du Conseil pour un éventuel abus de fonction.
La Cour constitutionnelle italienne avait déclaré recevable début juillet ce recours en faveur du transfert du dossier à Rome et devrait rendre son avis pas avant début 2012. Si la Cour constitutionnelle donne raison à la défense de Berlusconi, c'est donc à terme le "tribunal des ministres" qui se verra attribuer la compétence dans l'affaire. Toutes les auditions accumulées par les juges de Milan seraient alors annulées. Les députés seraient également appelés à donner leur autorisation pour que le Cavaliere soit jugé. Chose improbable vue la composition actuelle de la Chambre, plutôt favorable au pouvoir en place.
Autre argument que la défense avait avancé : l'avocat Piero Longo faisait valoir entre autres qu'il y a pas d'urgence pour ce procès puisqu'il n'y a ni accusés en prison ni témoins très âgés. Las, l'argumentaire n'aura pas porté.
Trois proches de Berlusconi dans la tourmente
Dans l’affaire du Rubygate, Silvio Berlusconi comparaît pour abus de pouvoir après avoir bombardé de coups de fils la préfecture de Milan une nuit de mai 2010 afin de faire libérer Karima El Mahroug, jeune Marocaine surnommée Ruby, juste après son interpellation, en mai 2010, pour vol présumé. Il Cavaliere est aussi accusé d'avoir payé les prestations sexuelles de la jeune fille, alors qu'elle était encore mineure.
Les trois proches de Berlusconi qui vont aussi être jugés sont une conseillère régionale lombarde Nicole Minetti, le directeur du journal télévisé de Rettequatro Emilio Fede et l'agent de starlettes Lele Mora qui sont accusés d'avoir invité de nombreuses jeunes filles, pour certaines mineures, à participer, contre rémunération, à des soirées torrides organisées dans la villa du cavaliere à Arcore, près de Milan. Ils comparaîtront à partir du 21 novembre prochain.