Hosni Moubarak répondant à ses juges allongé sur une civière depuis un box grillagé. C’était l’image forte de la première audience du procès de l’ex-dirigeant égyptien le 3 août dernier. Et ça restera également celle de la seconde audience qui s'est tenue lundi matin. Une audience ajournée à la mi-journée. Le procès Moubarak reprendra le 5 septembre, et ne sera plus diffusé en direct à la télévision, a prévenu le juge.
Moubarak plaide non coupable
Hosni Moubarak, jugé pour meurtre de manifestants et corruption, est arrivé en hélicoptère près de l'académie de police du Caire puis a été transporté dans une ambulance jusqu'aux portes du tribunal. Sur les images du procès diffusées en direct sur la chaîne Al-Jazeera, il semblait avoir une perfusion à la main. Il a comparu avec ses deux fils, avec ce qui ressemble à un Coran dans les bras.
Tout de blanc vêtus, les fils Moubarak semblaient vouloir protéger et cacher leur père :
Le report d'audience doit permettre aux avocats de continuer à examiner les documents et pièces à conviction. Hosni Moubarak a choisi de plaider non coupable depuis le début de la procédure. Il est aussi accusé de corruption et d'avoir permis la vente de gaz égyptien à Israël à des prix inférieurs à ceux du marché. Mais surtout, il risque la peine de mort s'il est reconnu coupable d'avoir ordonné de tirer à balles réelles sur les manifestants. Près de 850 personnes ont été tuées lors de la révolte populaire de janvier-février.
Un témoin particulièrement attendu
Le juge a accepté lundi que Hosni Moubarak et et son ex-ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, soient jugés lors d'un seul et même procès, accédant ainsi à une principale demande des avocats des familles des victimes.
Principal enjeu de la suite de ce procès : la convocation ou non comme témoin du maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, l'ex ministre de Défense devenu le chef du Conseil suprême des forces armées, et qui à ce titre dirige le pays depuis la chute d'Hosni Moubarak. Les avocats de la défense estiment qu'un témoignage de Tantaoui sur le rôle de Moubarak face au soulèvement pourrait être déterminant.
Le Conseil suprême des forces armées a promis d'assurer la transition démocratique du pays le plus peuplé du monde arabe, un processus encore loin d'être achevé dans les faits. Reste que ce procès d'un ex-dirigeant, en sa présence, est une première depuis le Printemps arabe.
Une ambiance encore tendue
Hors des murs du tribunal, la tension était palpable lundi matin. Des pro et des anti-Moubarak se sont affrontés à coups de pierres. Les uns criant "Nous t'aimons président! Non à l'humiliation", les autres scandant "Justice, justice!".