Les premières heures du procès Moubarak ont été agitées, avant son ajournement au 15 août, décidé à la mi-journée. Très affaibli, l'ancien président égyptien est apparu mercredi matin à son procès sur une civière, l'air malade. Il n'avait pas été vu en public depuis sa démission, le 11 février dernier, au terme de 18 jours de révolte populaire.
Durant ces quelques heures d'audience, Hosni Moubarak a plaidé non coupable des accusations portées contre lui, au tribunal de l'école de police du Caire. "Je nie complètement ces accusations", a-t-il déclaré.
Le président du tribunal pénal du Caire, Ahmed Refaat, avait auparavant demandé "un silence total" pendant l'audience, menaçant d'expulser de la salle toute personne allant à l'encontre de ses instructions. Mais l'atmosphère était plutôt confuse lors de cette première journée de procès, les avocats se bousculant pour accéder au micro. 600 personnes étaient présentes à cette audience historique.
Regardez l'arrivée de Hosni Moubarak au tribunal :
Près de 6 mois après son départ, Hosni Moubarak est jugé pour corruption et surtout pour meurtres avec préméditation dans le cadre de la répression de la révolte de l’hiver dernier, qui a fait près de 850 morts. Agé de 83 ans, hospitalisé depuis avril à Charm el-Cheik pour un cancer de l'estomac, l’homme qui a dirigé l’Egypte pendant trois décennies est passible de la peine capitale. Il devra rester dans un hôpital près du Caire jusqu'à la prochaine audience. Le juge a également précisé que Moubarak devra assister à toutes les audiences à venir. L'ancien "raïs" espérait pouvoir se dérober en raison de ses problèmes de santé.
Le procès, qui concernait au départ onze personnes en tout, a été coupé en deux. Désormais, Moubarak et ses deux fils, Alaa et Gamal, seront jugés à part. Le procès des huit autres accusés se poursuivra quant à lui dès jeudi. Il s'agit de l’ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adli et de six responsables de la sécurité. L’homme d’affaires Hussein Salem, proche de la famille Moubarak et actuellement en cavale, sera lui aussi jugé, par contumace.
Un procès retransmis en direct
Les Egyptiens ont pu suivre ce procès très attendu en direct à la télévision et sur des écrans géants disposés près du tribunal, "pour rassurer le peuple sur la crédibilité de la procédure", a affirmé Ahmed Refaat, président du tribunal pénal du Caire. Il a d’ailleurs promis que le procès serait rapide.
Hosni Moubarak est le premier chef d'Etat arabe à comparaître en justice depuis le début de la vague de contestation qui a secoué le monde arabe. Début juillet, l'ancien président tunisien Zine ben Ali avait été condamné par contumace à 15 ans de prison pour possession de drogue et d'armes.