Le procès qui tient en haleine la Belgique

Une "meurtrière au parachute" condamnée à 30 ans de prison en Belgique
Une "meurtrière au parachute" condamnée à 30 ans de prison en Belgique © CAPTURE LE SOIR - LA LIBRE BELGIQUE
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Hélène Favier avec agences , modifié à
"La meurtrière au parachute" est-elle coupable ou victime d'une erreur judiciaire ?

Un trio amoureux, un meurtre en plein ciel, une condamnation sans preuve : l'histoire a tout de l'intrigue policière. Jeudi, une Belge de 26 ans a été condamnée à 30 années de prison. La veille, elle avait été reconnue coupable, par la cour d'assises de Tongres, d'avoir assassiné sa rivale en amour… en sabotant son parachute.

Durant tout ce procès qui a passionné la Belgique, Els Clottemans a clamé son innocence. Mais rien n’y a fait : elle a été condamnée alors même qu’il n’existait aucune preuve matérielle la confondant.

La guerre des Els

Le jury s'est fondé sur un faisceau de présomptions pour estimer qu'elle avait bien saboté le parachute Els Van Doren, 38 ans, membre du même club de parachutisme qu'elle et avec qui elle partageait un amant, Marcel Somers.

Retour sur les faits. Le 18 novembre 2006, Els Clottemans, Els Van Doren et Marcel Somers effectuent un saut en commun. Mais, soudain, le parachute d'Els Van Doren se bloque et refuse de se déployer. Cette mère de deux enfants, épouse d'un bijoutier de la région d'Anvers, finit alors sa chute dans un jardin, tuée sur le coup.

Elle aurait saboter le parachute durant la nuit

Quelques semaines plus tard, l'enquête révèle, qu’une semaine avant le drame, le trio a passé une nuit dans l'appartement de Marcel Somers mais qu'Els Clottemans avait alors été contrainte de dormir sur un matelas dans le salon, à quelques mètres du parachute d'Els Van Doren.

Les jurés ont considéré qu'elle en avait profité pour le saboter, afin d'écarter définitivement sa rivale, selon les "motivations" du jugement lu par le président de la cour d'assises. Els Clottemans avait "la connaissance" technique, le "motif" et est la "seule coupable restante" après que les jurés aient écarté les autres suspects potentiels tels que le mari ou l'amant de la victime, a précisé le président Michel Jordens.

Les Belges s'interrogent toujours

En Belgique, l’affaire a tenu en haleine les pros et les antis. Certains estiment, en effet, que le cas de Els Clottemans "sent l’erreur judiciaire", les autres sont au contraire persuadés de sa culpabilité. "Je me posais la question suivante à laquelle je n'ai pas vraiment de réponse : quel est le pire mal, un coupable en liberté ou un innocent en prison ?", résume, par exemple, un internaute belge sur un forum.

L’affaire a également fait la Une des médias. Jeudi matin, Le Soiret la Libre Belgique, les deux principaux quotidiens ont titré sur sa condamnation.