Les élus municipaux parisiens du Front de gauche ne veulent pas encore enterrer le récépissé pour les contrôle d'identité, pourtant refusé par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Ils vont déposer ce mercredi en commission un voeu "relatif à la délivrance de récépissés lors des contrôles d’identité", révèle Rue89. Le texte doit être discuté et voté lors du Conseil de Paris des 24, 25 et 26 septembre prochains.
Pour "agir contre les contrôles d’identité abusif" et "lutter contre les discriminations", il suggère de tester le récépissé dans la capitale. "Le Conseil de Paris propose au ministre de l’Intérieur la candidature de la Ville à l’expérimentation du récépissé lors des contrôles d’identité", dit le texte.
"Je ne vois pas le PS voter contre"
Pour être adopté, le voeu du groupe communiste (10 élus) doit recueillir le soutien des écologistes (11 élus) mais aussi d’une grande partie des socialistes (77 élus), première force politique au Conseil de Paris même si, seule, elle n’a pas la majorité absolue. "Je ne vois pas comment les socialistes pourraient voter contre l’une des mesures qu’ils ont présentée à l’élection présidentielle", avance Ian Brossat, président du groupe PC-Front de gauche à l’initiative du voeu, contacté par Rue 89.
Dans son voeu, le Front de gauche s’appuie sur une étude du CNRS publiée en 2009 par l’ONG Open Society, fondation de George Soros. Cette étude a examiné 525 opérations de police, entre octobre 2007 et mai 2008, dans deux points de grande affluence de la capitale : Chatelet et la Gare du Nord. Elle conclut qu’un Arabe est sept à huit fois plus contrôlé qu’un Blanc par la police française. Pour un Noir, c’est six fois plus probable.