A l'issue d'une réunion extraordinaire au Caire, la Ligue arabe a estimé samedi que le régime libyen avait "perdu sa légitimité" du fait des "violations dangereuses" commises contre son peuple. Dans ces conditions, elle a jugé nécessaire de coopérer avec le Conseil national de transition créé par l'opposition.
La Ligue arabe a aussi appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à autoriser la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne en Libye pour empêcher le régime d'utiliser son aviation dans la répression. Une telle opération nécessite des centaines d'avions pour interdire le survol aérien d'un territoire de près de 1,8 million de km2. Les Etats-Unis ont salué cet appel samedi.
Les Européens divisés
Quant à savoir qui doit assumer la direction d'une telle zone, Amr Moussa, le secrétaire général de l'organisation paranabe a déclaré : "cela dépend de la décision du Conseil de sécurité (de l'ONU). L'ONU, la Ligue arabe, l'Union africaine, les Européens - tous devraient participer". L'Union européenne et les Etats-Unis ont évoqué vendredi la possibilité d'utiliser "toutes les options" contre le régime de Mouammar Kadhafi. Les Européens se sont montrés toutefois divisés, soulignant que toute intervention était conditionnée à "une nécessité démontrée, une base juridique claire et le soutien de la région".
Le colonel Kadhafi avait dépêché deux émissaires au Caire pour participer à la réunion après la défection du délégué libyen à la Ligue arabe qui avait annoncé qu'il rejoignait "la révolution", mais ils n'ont pas été autorisés à y prendre part. Selon les affirmations de son fils, Seif al-Islam Kadhafi, les troupes gouvernementales auraient déjà repris "90% du pays" et tout accord avec les insurgés serait exclu.
Un mandat de l'ONU" nécessaire" pour la France
Dans un premier temps, le président français Nicolas Sarkozy, n'avait pas exclu une action sans mandat de l'ONU, tout en la conditionnant à "des agressions massives par des moyens militaires sur des populations civiles, désarmées et non violentes". Ces premières affirmations ont toutefois été contredites par le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, qui a déclaré samedi que la France défendait une position "très claire" quant à la nécessité d'un mandat de l'ONU comme préalable à toute opération militaire en Libye.
La France a été le premier Etat à reconnaître jeudi l'opposition comme seul représentant légitime de le Libye.