Deux roquettes chaque minute. Alors que "la capitale de la révolution" est sous le feu nourri des troupes du régime de Bachar al-Assad, les bombardements ont redoublé d'intensité depuis mardi, faisant au moins six morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Plus de 300 personnes ont péri dans la troisième ville du pays depuis le 4 février.
"La situation est tragique", affirme Hadi Abdallah, membre du "Conseil de la révolution de Homs". Les gens sont "entassés dans les abris" et "les morts sont enterrés depuis une semaine dans les jardins car même les cimetières et les tombes sont visés", ajoute-t-il.
"Il y a des femmes enceintes, des gens qui souffrent de problèmes cardiaques, de diabète et surtout des blessés qu'on n'arrive pas à évacuer", conclut-il en précisant que trois militants qui apportaient de l'aide à Homs lundi soir sont morts carbonisés lorsque leur voiture a été touchée par un obus.
"Une trentaine de civils tués lundi " :
Face à cette crise humanitaire sans précédents, les regards se tournent vers la diplomatie, impuissante depuis le début de la répression il y a onze mois. L'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à se mettre d'accord sur une action collective a "encouragé le gouvernement syrien à lancer un assaut sans retenue dans le but d'écraser la dissidence", a estimé lundi la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Navi Pillay.
Depuis lundi, les condamnations se multiplient. Le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron ont affirmé être "tombés d'accord sur la nécessité de se coordonner étroitement pour accroître la pression sur le régime". La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a quant à elle jugé "déplorable que le régime ait intensifié la violence".
Les Nations Unies commencent même à qualifier les exactions du régime syrien de "crimes contre l'humanité". Depuis le début de la contestation, 6.000 Syriens ont trouvé la mort.