Alors que ses batteries se déchargent, Philae s'est lancé dans le forage de la comète Tchouri. Mais les informations pourraient ne jamais nous parvenir.
Il travaille dur mais pourrait très vite s'éteindre. Le petit robot Philae "travaille à plein temps" sur la comète "Tchouri" alors qu'il n'a plus que quelques heures à vivre avec sa pile et que le fonctionnement de ses batteries solaires est affecté par sa position à l'ombre, a indiqué vendredi le CNES, l'agence spatiale française.
Sa "moisson" de données scientifiques est déjà riche, selon le CNES qui souligne qu'il faudra du temps pour les analyser. "Bonjour la Terre! J'ai eu une nuit très active sur la comète. Je suis à nouveau en contact avec mon équipe", a dit de son côté Philae, sur son compte Twitter, animé par l'Agence spatiale européenne. L'existence du robot, posé sur le noyau de la comète Tchourioumov-Guérassimenko à plus de 500 millions de kilomètres de la Terre, est peut-être comptée.
Un forage au programme. Alors que ses batteries se déchargent sérieusement, Philae s'est lancée dans le forage du sol pour prélever un échantillon afin de l'analyser. Un choix fait par les scientifiques de l'ESA, qui ne sont pas sûrs néanmoins de pouvoir récupérer ces données."Nous ne sommes pas sûrs que Philae ait assez d'énergie pour pouvoir transmettre les données lors du prochain contact", a indiqué Stephan Ulamec, responsable de l'atterrisseur, Ils ne lui avaient pas donné l'ordre auparavant car ils craignaient que cette opération ne le déséquilibre. En effet, le robot n'est pas arrimé, ses harpons n'ayant pas fonctionné.
Le petit robot dans l'ombre. "Il n'a plus que quelques heures à vivre avec sa pile. Ensuite ce sont des batteries solaires qui doivent prendre le relais mais le robot est à l'ombre", a déclaré à l'AFP Philippe Gaudon, chef du projet Rosetta au CNES (Centre national d'études spatiales) à Toulouse. La durée de vie initiale de la pile étant de 60 heures, elle ne peut lui fournir encore qu'une dizaine d'heures d'énergie. Les batteries solaires sont censées prendre le relais pour lui permettre de vivre au ralenti pendant encore quelques mois mais elles reçoivent beaucoup moins de lumière que prévu car le robot est coincé entre des rochers.
En dépit d'une position inconfortable, une patte "en l'air", Philae est en contact par intermittence avec la sonde européenne Rosetta. Grâce à ses instruments, il s'est mis à radiographier l'intérieur de la comète, à étudier son magnétisme, à faire des images du sol, à analyser les molécules complexes dégagées par la surface. Le robot est chargé notamment de trouver sur le noyau de la comète des molécules organiques qui ont pu jouer un rôle dans l'apparition de la vie sur Terre, les comètes étant les objets les plus primitifs du système solaire.
Alain Cirou vous raconte la formidable Odysée de Rosetta et de son petit robot Philae :