Une analyse ADN a suffi à lever le voile sur les dessous de la dynastie d'Angleterre. Une équipe de généticiens a pu authentifier le squelette de Richard III retrouvé sous un parking anglais et a fait une découverte historique sur la famille royale, a déclaré mardi Kevin Schurer, le vice-chancelier de l'université de Leicester où sont analysés les ossements. Les scientifiques ont mis à jour "une rupture dans la chaîne" génétique, jetant un doute sur la filiation de certains monarques britanniques. Un des membres de la famille royale était un enfant illégitime.
Et la reine ? Impossible de dire si le bâtard se trouve être Richard III lui-même ou l'un de ses ancêtres. "Nous ne savons pas à quel niveau la rupture se situe... et nous ne sommes certainement pas en train de suggérer que sa Majesté (la reine Elizabeth II, ndlr.) ne devrait pas se trouver sur le trône" s'est empressé d'ajouter Kevin Schurer, en insistant sur "les tours et détours" de l'histoire de la monarchie britannique.
Kevin Schurer estime que la "rupture" d'ADN détectée conduit à poser des questions sur la légitimité de Henry IV, Henry V, Henry VI et "toute la dynastie des Tudor", à commencer par Henry VII, Henry VIII, Edward VI, Mary I et Elizabeth I.
Pas de filiation masculine. Son propos venait accompagner la parution dans le magazine scientifique Nature d'un rapport certifiant à 99,9% la levée du mystère sur la disparition de la dépouille du dernier roi d'Angleterre, mort sans laisser d'héritier à la bataille de Bosworth, en 1485. L'ADN du squelette correspond à celui de deux descendants actuellement en vie de sa sœur, Anne d'York. En revanche, il a été impossible d'établir une filiation à travers la lignée masculine remontant jusqu'à John Gaunt, 1er duc de Lancaster et frère de l'arrière grand-père de Richard III. D'où le soupçon d'adultère.
Les ossements de Richard III ont été découvert lors de fouilles dans la ville de Leicester, en 2012. Après une longue querelle sur le choix de sa dernière demeure, Richard III va enfin reposer en paix au printemps prochain dans la cathédrale de Leicester. Outre une réputation de tyran sanguinaire immortalisée par William Shakespeare, il aura légué un dernier mystère au Royaume-Uni.