Des sismologues ont annoncé mercredi dans la revue Nature avoir trouvé des indices pour expliquer comment le méga-séisme de mars 2011 au Japon a pu se produire sur une faille considérée jusqu'alors comme à faible risque. Les scientifiques ont ainsi conçu un modèle mathématique de ce tremblement de terre.
Le séisme s'est produit le long de la zone de subduction entre la plaque Pacifique et la plaque Eurasiatique. Cette zone de la fosse du Japon avait été généralement considérée comme stable, car les mouvements de plaque y étaient lents et continus, un mécanisme appelé fluage par les spécialistes. Un peu comme une soupape de sécurité sur une machine à vapeur, ce glissement régulier, en empêchant les forces de s'accumuler, éviterait le développement de séismes, selon une théorie communément acceptée.
Mais les sismologues suggèrent que les segments de faille qui connaissent ce fluage à long terme s'affaiblissent lorsqu'une rupture se produit à proximité. Et si la faille est infiltrée par des fluides géologiques chauds, ceux-ci agissent comme un lubrifiant, facilitant un glissement important. Les scientifiques estiment que leurs résultats peuvent avoir des répercussions sur la stratégie de prévention des tremblement de terre au Japon, mais aussi dans d'autres pays, notamment en Californie, où la faille de San Andreas présente un profil sismique similaire.