Une cagoule noire et une pipe. Le sous-commandant Marcos a annoncé dimanche qu'il abandonnait la direction de la guérilla mexicaine EZLN, non pour raisons de santé, mais parce qu'il y avait eu des "changements internes" dans son organisation. Le sous-commandant Marcos, de son vrai nom Rafael Sebastián Guillén, né en 1957, écrit dans son style ironique habituel qu'en accord avec la direction de l'EZLN "Marcos cesse d'exister aujourd'hui".
Marcos, l'homme invisible. L'EZLN, l'Armée zapatiste de libération nationale, a été créée en 1994 dans l'Etat mexicain du Chiapas. Avec son éternel passe-montagne sur le visage, le sous-commandant Marcos a été le porte-parole du zapatisme à partir du soulèvement armé organisé par l'EZLN dès le 1er janvier 1994 pour défendre les droits sociaux du Chiapas, une des régions mexicaines ayant la plus forte proportion de population indigène du Mexique, et ayant un niveau élevé de pauvreté et d'analphabétisme.
Il était réapparu samedi après des années d'absence, à l'occasion des funérailles d'un de ses sergents dans le Chiapas, dans un quartier indigène de la ville de Las Margaritas, un bastion de l'Armée zapatiste de libération nationale. Sa longue disparition avait alimenté les rumeurs selon lesquelles il avait une grave maladie. Un ancien négociateur gouvernemental avec ce groupe, Luis Alvarez, a à cet égard affirmé dans un livre qu'il souffrait d'un cancer du poumon.