L'INFO. Le pays était encore traumatisé par la mort d'une étudiante après un viol collectif fin décembre. Mais la "série noire" continue. Une fillette de 5 ans a été violée et mutilée à New Delhi par un homme d'une vingtaine d'années. Elle se trouvait dans un état stable dimanche alors que des manifestants dénonçaient toujours l'inaction de la police. La victime est soignée dans le meilleur hôpital public de la capitale fédérale indienne pour de graves blessures internes subies pendant sa séquestration par un voisin de 22 ans, employé dans un atelier de confection, arrêté samedi.
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"Elle est dans un état stable et elle montre ses signes d'amélioration", a déclaré le médecin en chef de l'hôpital, D.K. Sharma. "Elle est consciente et parle à ses parents, aux médecins et aux infirmières et on peut dire que ses jours ne sont plus en danger", a-t-il ajouté.
Onde de choc dans le pays. Les journaux indiens faisaient dimanche la "Une" de son martyre et des manifestations.
"Delhi en colère sort dans la rue", titrait le Sunday Pioneer au moment où un millier de manifestants se sont rassemblés samedi devant le principal poste de police de la ville.
Le suspect appréhendé. Manoj Kumar, serait locataire dans l'immeuble où vit l'enfant, selon la presse. Après avoir enlevé sa victime lundi, l'avoir retenue pendant 40 heures, violée et torturée, il a été appréhendé après s'être réfugié chez ses beaux-parents dans l'Etat du Bihar.
Un examen de conscience. Le Premier ministre Manmohan Singh a dénoncé "une agression cruelle" qui nous "rappelle le besoin de travailler collectivement pour éradiquer cette sorte de perversion de notre société".
L'Inde a entamé un examen de conscience après la mort d'une étudiante de 23 ans le 29 décembre, treize jours après avoir été violée et battue par six hommes dans un autobus de la capitale. La nature particulièrement sauvage de l'agression a profondément choqué le pays et a suscité un débat sur les violences faites aux femmes et sur l'apathie de la police et de la justice face aux auteurs.
Manmohan Singh a demandé aux autorités compétentes "de faire preuve de considération et de sensibilité face à l'anxiété publique" générée par ces faits tout en défendant son bilan : "notre gouvernement a agi promptement en renforçant la loi pour permettre de mieux combattre les violences contre les femmes". Le code pénal punit désormais d'un minimum de 20 ans d'emprisonnement le viol en réunion, passible de la réclusion à perpétuité. En cas de décès de la victime, les auteurs encourent la peine de mort.
Une recrudescence des viols. Depuis le viol collectif de décembre, les femmes osent davantage porter plainte, selon les ONG. La police de New Delhi a enregistré un bond de 148% des affaires de viol entre le 1er janvier et le 24 mars par rapport à l'an dernier, et une hausse de 600% des affaires d'agressions sexuelles du 1er janvier au 3 avril.