Législatives grecques : au milieu coule "la Rivière"

L'ex-journaliste Stavros Theodorakis a lancé son parti il y a moins d'un an.
L'ex-journaliste Stavros Theodorakis a lancé son parti il y a moins d'un an. © LOUISA GOULIAMAKI / AFP
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Lancé il y a moins d’un an, le parti centriste To Potami est en troisième position dans les sondages avant les législatives.

Tous les Grecs connaissent son visage. Dans une autre vie, Stavros Theodorakis, journaliste, animait l’émission télévisée "Les protagonistes", dans laquelle il apparaissait souvent face caméra pour interviewer ministres ou migrants. En mars dernier, il a tout plaqué pour se lancer dans l’arène politique avec son parti To Potami, ou "la rivière", d’obédience centriste. Un pari plutôt réussi, puisque le petit parti a réussi, en quelques mois, à se hisser en troisième position dans les sondages avant les élections législatives de dimanche. 

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La troisième force politique de Grèce ? Dans l’élection de dimanche, la troisième marche du podium risque de beaucoup compter. D’après les derniers sondages, aucun parti ne serait en mesure d’obtenir la majorité absolue au Parlement, c’est-à-dire 151 sièges sur 300. Dans un sondage de l’institut Rass, publié le 16 janvier, la gauche radicale de Syriza est créditée de 29,6% des voix, devant les 25,8% de Nouvelle démocratie, les conservateurs du Premier ministre sortant, Antonis Samaras. To Potami, de son côté, pointe à la troisième place avec 6,1 à 7,1% des intentions de vote, devant les socialistes du Pasok, laminés après des années au pouvoir.

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"Prendre la bonne direction". Résultat : To Potami a toutes les chances de jouer les faiseurs de rois après le scrutin de dimanche. Ce qui n’est pas pour déplaire à Stavros Theodorakis, qui avait annoncé la couleur depuis longtemps. Lui qui se dit prêt à négocier avec Syriza comme avec Nouvelle démocratie entend en effet mener la formation qui conduira "les grands partis à prendre la bonne direction, en évitant de tomber dans l’extrême droite et dans une politique anti-européenne". 

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Dans le détail, To Potami se montre plutôt "libéral sur les questions économiques et à gauche sur les questions sociales, comme le mariage gay ou la gestion du flux migratoire", note Le Monde. Côté recrutement, le parti ratisse large et rassemble des profils différents, "des juges, des universitaires, des médecins, des entrepreneurs…". To Potami compte bien aussi demander au vainqueur des législatives de se débarrasser de l’arrière-garde politique pour laisser le champ libre à de nouvelles têtes. 

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Un parti qui rassure l’UE. Auprès des Grecs, qui sont nombreux à être dégoûtés par la classe politique traditionnelle, le discours fait recette. Pour son tout premier test électoral, lors des élections européennes de mai dernier, To Potami, pourtant lancé seulement quelques semaines auparavant, avait obtenu plus de 6% des voix. Les Grecs ne sont pas les seuls à apprécier. Car si Stavros Theodorakis a prévenu qu’il dirait "à Nouvelle démocratie de rester éloigné du populisme et des politiques d’extrême droite", il a aussi promis de dire "à Syriza qu’il faut une politique pro-européenne et que l’appartenance à la zone euro n’est pas un sujet de débat". Un discours qui a de quoi rassurer les investisseurs et les gouvernements européens, inquiets à l’idée de voir le parti radical accéder au pouvoir.