Réfugiée avec son marie en Arabie Saoudite, Leila Ben Ali continue de suivre de près l'actualité tunisienne. La femme de l'ancien président, chassé du pouvoir en janvier, s'est dite "optimiste" pour la Tunisie. "Je souhaite que la Tunisie retrouve le chemin de la prospérité", a-t-elle confié dans une interview via webcam accordée au Parisien. Elle est également revenue sur l'agitation de ces derniers mois, et notamment des émeutes qui ont conduit au soulèvement.
"Je ne parle pas d'émeutes. Pour moi, il s'agit d'un coup d'Etat orchestré, téléguidé, préparé, mais dont j'ignore les commanditaires", accuse-t-elle. "Je ne crois pas du tout au scénario d'une révolution spontanée née d'une contestation de la jeunesse".
La femme de Zine el-Abidine Ben Ali réfute que son mari a donné l'ordre de tirer sur la foule lors des manifestations, faisant 300 morts. "Jamais. Pour le prouver, l'avocat de mon mari a demandé que les enregistrements des communications entre le président et les ministres de l'Intérieur et de la Défense soient remis à la justice. Étonnamment, le gouvernement transitoire a refusé", précise-t-elle. A la question "aurait-il fallu plus de libertés politiques", la femme la plus haïe du pays répond laconiquement "Oui, j'en conviens".