La branche belge du groupe féministe Femen a annoncé mardi sa "fermeture" en raison de "différends" avec le mode d'organisation du mouvement international Femen, connu pour ses manifestations seins nus.
"Nous annonçons la fermeture de la branche Femen Belgique. Nous avons pris cette décision à l'unanimité suite à des différends sur l'organisation interne du mouvement international Femen", indique le groupe sur sa page Facebook, sans donner de détails sur les divergences en cause. "Nous ne regrettons rien, nous avons mené toutes nos actions sincèrement. Il n'est pas question pour nous d'arrêter le combat, nous le mènerons autrement. Vive la Révolution !", ajoute le bref communiqué des Femen belges, qui comptait 14 membres. "Nous ne revenons pas sur l'idéologie du mouvement, mais bien sur la manière dont fonctionne ce groupe à l'échelle internationale", a expliqué la porte-parole du groupe, Margo Fruitier, citée par l'agence Belga.
Les Femen belges avaient mené leur première action début avril dans une mosquée de Bruxelles. Trois semaines plus tard, la poitrine couverte du slogan "stop à l'homophobie", elles avaient aspergé à coups "d'eau bénite" le chef de l’Église catholique en Belgique, Mgr André Léonard. Fin juin, elles étaient montées sur la voiture du Premier ministre tunisien Ali Larayedh, qui effectuait une visite au siège de la Commission européenne à Bruxelles, pour dénoncer la condamnation de deux Femen françaises et d'une Allemande dans son pays. Leur dernière action aura été une manifestation fin août devant l'ambassade d'Ukraine à Bruxelles.
Le mouvement Femen, fondé en Ukraine en 2008 et dont le siège est désormais à Paris, mène des actions dans le monde entier pour dénoncer le sexisme et les discriminations à l'encontre des femmes: ses membres surgissent soudainement, seins nus, le corps couvert d'inscriptions, pour attirer l'attention. Le groupe dénonce en outre l'homophobie, la collusion entre l'État et l'Église, les régimes autoritaires et les fraudes aux élections. Le film "L'Ukraine n'est pas un bordel" présenté début septembre à Venise a toutefois mis au jour le rôle méconnu joué par un homme controversé derrière le groupe de féministes et révélé les divisions au sein du mouvement.