En moyenne, 25 Irakiens ont été tués par jour depuis le début de l’année. Ce chiffre, les 20 millions électeurs d’Irak l’auront sans doute en tête au moment d’aller voter pour leurs députés mercredi. Il s’agit des premières élections législatives depuis le retrait en 2011 des forces américaines du pays, qui subit depuis des mois une résurgence de la violence.
750 morts en avril. Rien qu’en avril, 750 personnes ont ainsi été tuées et la violence atteint des niveaux jamais vus depuis 2008. La campagne électorale a été émaillée d’attentats contre des bureaux de vote ou des meetings de campagne. Mardi, à la veille du scrutin, un double attentat a fait au moins quinze morts dans l’est de l’Irak, au lendemain d’une série d’attaques ayant fait 64 morts dans tout le pays. Mercredi, deux employés de la commission électorale ont été tués dans un attentat. Deux autres explosions ont fait des blessés dans le nord du pays. Les autorités, craignant de nouvelles attaques, ont déployé les forces de sécurité en nombre. Dans la matinée, au moins deux femmes ont été tuées dans l'explosion d'une bombe, survenue près d'un bureau de vote dans la ville de Dibs, près de Kirkouk, dans le nord du pays. Près de Bagdad, des obus de mortiers ont été tirés, sans faire de victimes.
Plus de 9.000 candidats. Au total, plus de 9.000 candidats s’affrontent pour les 328 sièges de députés. Leurs programmes sont majoritairement liés à leurs allégeances tribales ou religieuses, largement mises en avant dans la campagne. Malgré son impuissance à endiguer les violences, le Premier ministre, le chiiite Nouri al-Maliki, 64 ans, fait figure de grand favori de ce scrutin. Selon une règle non écrite, le poste de chef du gouvernement doit revenir à un chiite, tandis que les Kurdes détiennent la présidence et les sunnites la tête du Parlement.
Maliki "sûr de sa victoire". Pas étonnant donc que Nouri al-Maliki, en poste depuis 2006, se dise "sûr de sa victoire" après avoir voté mercredi matin, dans la "zone verte" de Bagdad. Lui qui a fait des tensionsavec les sunnites un argument politique a placé la lutte contre les insurgés au cœur de sa campagne, quitte à faire oublier qu’il n’a pas non plus résolu les problèmes des Irakiens : chômage, corruption et piètres services publics. Sa coalition, l’Alliance pour l’Etat de droit, n’est pas assurée de remporter une majorité, car d’autres partis chiites viennent la défier dans le centre et le sud de l’Irak. Les négociations pour former un gouvernement risquent donc de prendre du temps. Après les dernières élections, en mars 2010, il avait fallu attendre décembre pour que le gouvernement prête finalement serment.
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