L'INFO. Ce référendum d'autodétermination est critiqué par l'Argentine qui revendique cet archipel perdu dans l'Atlantique Sud. Dimanche et lundi, les habitants des Malouines sont appelés aux urnes pour montrer au monde leur détermination à rester dans le giron britannique.
Qui vote ? Les "Islanders", comme ils se désignent eux-mêmes, vont pour la première fois de leur histoire voter pour dire si oui ou non ils veulent "que les Malouines restent un territoire d'outre-mer du Royaume-Uni". Les bureaux de vote ouvrent pendant 48 heures pour permettre aux 1.672 électeurs de se prononcer. Une tache compliquée dans ce chapelet d'îles de 12.000 km2 battu par les vents, où vivent au total 2.500 personnes et une garnison de 1.300 soldats britanniques.
Pour éviter que les électeurs ne soient découragés par la perspective de longs trajets, sur des routes souvent non goudronnées, des urnes ont été transportées en 4x4, et même en avion, dans les zones les plus reculées. Les résultats seront connus dans la nuit de lundi à mardi.
Quelle issue ? Si la victoire du "oui" ne fait pas de doute, le taux de participation sera un élément clé de ce scrutin, que les autorités locales -avec la bénédiction du Royaume-Uni- entendent utiliser pour faire avancer leur cause aux yeux du monde, et décourager les visées argentines. Certains habitants, qui caressent l'idée d'une indépendance, pourraient aussi être tentés par le "non".
Un conflit très ancien. Situées à 400 km des côtes argentines et à 12.700 km de Londres, les Malouines sont sous contrôle britannique depuis 1833. Mais l'Argentine estime qu'elle a un droit historique sur ce territoire. Ce contentieux a débouché sur une guerre éclair entre les deux pays en 1982 et a fait plus de 900 morts. La découverte de pétrole en 1998 dans l'archipel, qui vit pour l'heure essentiellement de la pêche, a contribué à envenimer la querelle même si son exploitation demeure encore hypothétique.
>>> A lire : Les Malouines, une guerre sans fin
Les Malouines affichent leur préférence. A l'approche du scrutin, l'"Union Jack" a fleuri un peu partout dans les rues, tandis que des affiches appellent à voter "oui" dans les vitrines. Quelques heures avant l'ouverture des bureaux de vote, une caravane de 4x4 a formé un immense "YES", dans les environs de Stanley, la capitale.
Le Penguin News, le journal local qui doit son nom aux colonies de pingouins qui peuplent l'archipel aux côtés d'un demi million de moutons, a encouragé ses lecteurs à participer à l'événement : "Apportez vos drapeaux. Maquillez-vous le visage, surtout les enfant", et "quand des journalistes passent sous vos fenêtres, souriez, saluez les ou levez le pouce", a-t-il conseillé.
Une "manipulation". Mais l'Argentine a d'ores et déjà prévenu que ce scrutin sans "aucune base légale" ne mettrait pas "un terme au différend" sur la souveraineté des Malouines. Buenos Aires n'y voit qu'une "tentative de manipulation britannique" et continue de réclamer des pourparlers bilatéraux avec Londres. Une demande régulièrement rejetée par le Royaume-Uni au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.