Les Nord-Coréens éprouvent une "tristesse indescriptible" après la mort de leur "Cher leader" Kim Jong-Il. La propagande officielle fait état lundi de l'émotion qu'a provoqué l'annonce de la disparition de l'homme au pouvoir depuis 17 ans. La télévision d'Etat diffuse des images de la population éplorée.
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"Ils se tordent de douleur et de désespoir"
"Ils n'essaient même pas de sécher leurs larmes, ils se tordent de douleur et de désespoir tant la perte est lourde", écrit l'Agence centrale de presse coréenne. A la télévision, des membres du Parti des travailleurs de Corée, le bras politique du régime réservé aux serviteurs les plus zélés du régime, sont montrés, frappant du poing sur des tables, éplorés.
Regardez ces images de la télévision :
"Comment peut-il nous laisser ?"
"Je n'arrive pas à y croire. Comment peut-il nous laisser ? Qu'est-ce qu'on doit faire ?", s'interroge Kang Tae-Ho, le regard perdu dans le vide. "Il a fait tellement de choses pour rendre nos vies meilleures et il est parti comme ça", se lamente un autre, Hong Sun-Ok.
Des images de la télévision d'Etat chinoise CCTV montrent également des habitants de Pyongyang secoués de sanglots, dans les rues de la ville plus désertes que d'habitude. "Comment dire toute ma peine ? Je n'ai pas de mots", confie un soldat affligé avant de craquer.
Des Nord-Coréens ont retiré leur écharpe rouge - une couleur associée à la célébration festive - ou l'ont cachée dans leurs vêtements. Les activités de chant et de danse sont proscrites jusqu'au 29 décembre alors que le pays observe un deuil national, selon le quotidien chinois Global Times.
L'armée déployée dans tout le pays et aux frontières
Pour contrôler l'émotion, l'armée a été déployée dans les centres-villes et les centres commerciaux ont été fermés. Le pouvoir demande aux Nord-Coréens de rester chez eux et de regarder la télévision.
L'objectif est en fait de garder la situation sous contrôle. Le pouvoir craint en effet la naissance d'une opinion publique et les mouvements de foule. L'armée a d'ailleurs pris position le long de la frontière avec la Chine pour tenter d'éviter des fuites en masse de la population.