Les Suisses ont refusé dimanche de limiter les hauts salaires, selon des résultats provisoires du vote populaire sur ce sujet, huit mois après avoir donné un coup d'arrêt aux parachutes dorés versés aux grands patrons. Le refus a été net selon les premières tendances vers 13h00, données par la télévision suisse une heure après la clôture des bureaux de vote. Les Suisses ont voté "non" à 65% pour ce texte présenté par les Jeunes socialistes suisses.
Le texte sur les hauts salaires demandait que l'écart salarial dans une même entreprise se situe dans une fourchette de 1 à 12, autrement dit que le salaire le plus élevé ne puisse pas dépasser 12 fois le salaire le plus faible. Ce texte avait en ligne de mire les salaires exorbitants des patrons de multinationales installées en Suisse, qui se chiffrent à des dizaines de millions de francs suisses et sont régulièrement dénoncés par la gauche.
Le texte, lancé par un comité de personnalités dont l'ancien vice-chancelier de la Confédération Oswald Sigg, a recueilli les 100.000 signatures nécessaires, selon le système de démocratie directe en Suisse pour être soumis à un vote. Concernant l'initiative 1:12, rejetée dimanche et à laquelle le gouvernement et le patronat suisse étaient clairement opposés, ses partisans ont reconnu leur défaite. "Nous ne sommes pas parvenus à persuader le peuple que l'escroquerie pratiquée dans les cercles de direction des entreprises devait prendre fin", a déclaré le président des Jeunes socialistes suisses, David Roth, à la télévision suisse-alémanique SRF.
Les électeurs vont à nouveau voter sur les salaires en 2014, étant appelés à se prononcer sur une initiative, lancée par l'Union syndicale suisse (USS), demandant un salaire minimum mensuel de 4.000 CHF (3.333 euros) pour 42 heures de travail par semaine. Enfin, ils devront aussi se prononcer d'ici 2 à 3 ans sur une initiative populaire visant à introduire un revenu de base, assuré à tout le monde, de quelque 2.500 francs suisses (2.083 euros) par mois.