Avoir plus de vacances, voilà une idée qui n'enchante guère nos voisins suisses. Dimanche, ils doivent se prononcer sur la proposition de plusieurs syndicats d'augmenter la durée congés payés à six semaines, contre quatre actuellement. Mais selon les sondages, les Suisses devraient rejeter l'initiative.
Des vacances pour lutter contre le stress
L'idée des syndicats est de proposer plus de vacances pour lutter contre le stress des salariés. Selon eux, le stress coûte 10 milliards de francs (8,2 milliards d'euros) par an à l'économie helvétique. Alors que "le coût estimé" des 6 semaines de congés payés serait de "6 millions de francs (5 millions d'euros) par année", assure le député socialiste Jean-Christophe Schwaab.
Faux problème, rétorque le patronat helvétique. Le gouvernement et les milieux économiques estiment que des absences prolongées dues aux vacances devront être compensées d'une manière ou d'une autre. Soit les entreprises engageront du personnel supplémentaire, soit leurs employés devront mettre les bouchées doubles pour faire leur travail en moins de temps.
"On ne voit pas le modèle français comme un exemple"
"Les gens sont peu sensibles aux 35 heures parce qu'ils n'ont pas l'impression qu'un horaire de travail réduit et plus de vacances donne de bons résultats économiques. Or en Suisse, on est très attachés à nos emplois et au développement de notre économie", explique Simon Vincent, le porte-parole de l'organisation patronale économie suisse. "On ne voit pas le modèle français comme un exemple", conclut-il.
"Si je pouvais voter plusieurs fois non, je le ferais"
Résultat, la proposition devrait être rejetée. "Si je pouvais voter plusieurs fois non, je le ferais. C'est génétique ! En Suisse, les gens privilégient le travail aux vacances. Tout simplement parce qu'il est plus rassurant d'avoir un travail assuré que des vacances éternelles. Et à la fin du mois, ce ne sont pas des vacances supplémentaires qui vont vous aider à payer les factures", explique Dominique.