• Obama et les démocrates sanctionnés
L'info principale, c'est la perte de la majorité au Congrès pour les démocrates, l'assemblée qui réunit les sénateurs et les membres de la Chambre des représentants. Le parti de Barack Obama avait déjà perdu le contrôle de cette dernière lors des dernières élections de mi-mandat en 2010, et cette fois-ci, c'est le Sénat qui bascule dans le camp républicain. Les premiers résultats donnent 51 sièges sur 100 aux élus du parti de la droite traditionnelle américaine. La Virginie-Occidentale, le Montana, le Colorado, le Dakota du Sud, l'Arkansas et enfin l'Iowa et la Caroline du Nord ont successivement basculé des mains des démocrates à celles de leurs adversaires.
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Un vote sanction pour l'administration Obama, qui, malgré des résultats économiques satisfaisants - 3.5% de croissance, une dette publique maîtrisée et moins de 6% de chômage - n'a pas réussi à convaincre des citoyens américains qui perdent confiance en l'avenir. Ce renversement de majorité parlementaire aura des incidences sur les deux dernières années de mandat du président américain puisque ce sont désormais les Républicains qui formuleront les projets de loi. En revanche, le locataire de la Maison Blanche conserve un droit de veto sur ces initiatives parlementaires. Obama n'est pas le premier président à connaître cette cohabitation forcée, puisque trois de ses quatre derniers prédécesseurs, Reagan, Clinton et Bush junior, ont vécu la même situation.
• Mitch McConnell, futur président de fait du Sénat
Si d'après la Constitution américaine le vice-président Joe Biden est de droit le président du Sénat, dans la pratique, ce changement de majorité fait de Mitch McConnell, sénateur républicain aisément réélu dans le Kentucky, le très probable futur président de la chambre haute américaine. Le président de la chambre haute sera désigné par un vote des sénateurs en janvier, mais historiquement, le doyen du parti majoritaire a toujours été désigné. McConnell, 72 ans, devrait donc bénéficier de la tradition.Et incarner l'opposition aux politiques menées par l'administration Obama. "Cette expérience de trop d'Etat a suffisamment duré. Il est temps de changer de direction ! Il est temps de remettre le pays sur la bonne voie !", a déclaré le politicien, peu après sa victoire.
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• L'Arkansas, fief des Clinton, bascule dans le camp républicain
Symbole de la défaite annoncée du parti de l'âne, l'Arkansas, Etat gouverné par Bill Clinton pendant presque dix ans, est passé dans le camp républicain et sous le contrôle de Tom Cotton. Le jeune néo-sénateur a même battu son adversaire démocrate de plus de sept points. Un camouflet de plus pour le camp Obama.
#Midterms2014 ►carte des résultats à 06h47 (@TheAtlantic) pic.twitter.com/8sTFLjOH4C— philippe tellini (@philippeshinai) 5 Novembre 2014
• La plus jeune élue de l'Histoire fait son entrée au Congrès
Autre fait notable dans cette élection, une républicaine de 30 ans est devenue mardi soir la plus jeune femme à être élue au Congrès américain, où elle représentera l'Etat de New York. Elise Stefanik avait travaillé à la Maison Blanche à l'époque de l'ancien président George W. Bush (2001-2009). La jeune femme représentera une circonscription du nord de l'Etat de New York à la Chambre des représentants, à Washington.Le précédent record était détenu par l'ancienne représentante démocrate Elizabeth Holtzman, élue à la Chambre en 1972 à l'âge de 31 ans.Au moins 100 femmes siégeront au nouveau Congrès, un record.
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• Le premier sénateur noir élu dans le Sud depuis la fin de la guerre... de Sécession
Les électeurs américains de Caroline du Sud ont envoyé mardi au Sénat le premier Noir américain élu dans le sud des Etats-Unis depuis la fin de la guerre de Sécession à la fin des années 1870, selon des projections des télévisions américaines.Tim Scott, un républicain de 49 ans, a remporté cette victoire historique. Il était toutefois sénateur depuis janvier 2013, lorsqu'il avait remplacé son prédécesseur démissionnaire. Mais il n'était alors pas passé par les urnes. Tim Scott est issu d'un milieu défavorisé, avant de réussir dans les affaires et la politique. Il est un défenseur de longue date des thèses conservatrices et sa victoire devrait permettre à son parti d'élargir sa base électorale au-delà des Blancs aux Etats-Unis.
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En revanche, une femme politique noire républicaine n'a pas réussi à faire son entrée à la Chambre des représentants, selon des projections de médias américains. Mia Love, 38 ans, était candidate dans l'Utah et aurait été la première noire républicaine élue au Congrès. Cette Américaine d'origine haïtienne et de religion mormone, avait déjà trébuché en 2012 aux portes de la Chambre des représentants, son siège lui échappant de moins de 800 voix.
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Nicole Bacharan: "Barack Obama est de plus en...par Europe1fr