Les autorités dans un premier temps parlaient d'au moins 250 morts. CNN avançait le chiffre de 400 victimes. Désormais, c'est un porte-parole de la police qui évoque le chiffre de plus de 600 tués dans les violences entre force de sécurité et islamistes radicaux à Maiduguri, au nord du Nigeria. "Il y a plus de 600 morts", a dit Isa Azare, qui a participé depuis deux jours aux opérations en vue de ramasser les corps abandonnés dans les rues.
Une centaine de personnes sont toujours soignées samedi dans deux hôpitaux de la ville, d'après le responsable de la Croix-Rouge, à la suite de blessures infligées notamment par balles, au coupe-coupe et l'arme blanche. Des dizaines d'autres ont pu regagner leurs domiciles après avoir reçu des soins.
Le nord du Nigeria, majoritairement musulman, a connu cinq jours d'émeutes. Les islamistes impliqués et rattachés à un groupe sectaire se présentent comme le pendant nigérian des taliban afghans et veulent imposer la "charia", la loi islamique, dans tout le pays.
Le calme est revenu à Maiduguri, où se sont déroulés les affrontements les plus violents, et les autorités espèrent que la mort du gourou de la secte, Mohamed Yusuf, 39 ans, abattu jeudi alors qu'il était aux mains de la police, mettra un terme aux violences. Selon la thèse officielle, Mohamed Yusuf a trouvé la mort lors d'un échange de coups de feu ) Maiduguri alors qu'il tentait de s'évader. Mais des défenseurs des droits de l'homme évoquent plutôt une exécution.
Les violences, qui ont duré de dimanche à jeudi, ont éclaté après l'arrestation dans l'Etat de Bauchi de membres de la secte accusés de préparer une attaque contre un commissariat de police.