L’été a été pourri ? Attendez-vous à bien pire dans les prochaines années ! C’est un des constats qui ressort de la première conférence mondiale sur la météorologie, qui s’est achevée jeudi à Montréal. Les spécialistes mondiaux du climat ont brossé un tableau apocalyptique de la météo des prochaines décennies. Europe1.fr vous raconte leurs principales conclusions :
>> Plus de trous d’air dans les avions
Grâce au superordinateur de l'Université américaine de Princeton, l'un des plus puissants au monde, Paul Williams, météorologue à l'Université britannique de Reading, a pu étudier les impacts du réchauffement climatique sur les jetstreams, ces courants d'airs rapides situés à une dizaine de kilomètres d'altitude, où les avions de ligne évoluent. Après des semaines de calculs, son verdict est sans appel : "le changement climatique donne plus de force à ces courants. (...) D'ici 2050, vous passerez deux fois plus de temps en vol dans des turbulences."
Tout en notant qu'actuellement, en moyenne, seulement 1% du temps de vol des avions commerciaux subit des turbulences, M. Williams souligne que si la concentration de dioxyde de carbone augmente de façon exponentielle dans les prochaines années, "on ne sait pas comment les avions vont réagir" à ces masses d'air très agitées.
>> Des vagues "monstrueuses"
Si le voyage aérien devient plus "délicat", certains pourraient être tentés de passer par la voie maritime. Erreur ! "Les compagnies de transport maritime rencontreront toujours plus de vagues énormes", dont certaines feront 40 mètres de hauteur alors qu'auparavant 20 mètres était exceptionnel, assure Simon Wang. Avant d'avertir ensuite que "ce n'est que le début du changement climatique, car les océans auront beaucoup plus d'impact en libérant davantage de chaleur et davantage de vapeur".
>> Davantage d’inondations
Depuis le début du XXIe siècle, la température moyenne de la surface de la planète a augmenté de 0,47 degré celsius. Or, une hausse de un degré génère 7% plus de vapeur d'eau dans l'atmosphère. Et comme l'évaporation est le moteur de la circulation des flux dans l'atmosphère, une accélération des phénomènes météorologiques est à prévoir.
Une crainte renforcée par les prévisions de la communauté scientifique qui table sur une hausse de deux degrés d'ici 2050. "Les nuages vont se former plus facilement, plus rapidement et les pluies vont être plus fortes", engendrant notamment davantage d'inondations soudaines, note Simon Wang, de l'Université Utah State.
>> De plus en plus froid…et de plus en plus chaud
Le réchauffement climatique aura une autre conséquence : les épisodes de grand froid, tel le vortex polaire qui s'est abattu cet hiver sur une grande partie de l'Amérique du nord, seront plus marqués, plus extrêmes, tout comme les vagues de chaleur et les périodes de sécheresse. Vous voilà prévenus.