Les élites françaises sont de plus en plus attirées par l'Allemagne pour y travailler ou passer leurs vacances même si les stéréotypes envers les Allemands restent forts, selon une enquête réalisée par les radio et télévisions publiques des deux pays et publiée mardi.
Près de 25.000 internautes en France et en Allemagne, à peu près à part égale, ont répondu entre juillet et novembre à un questionnaire "l'Allemagne, la France et vous ?" à l'occasion du 50e anniversaire du traité de l'Elysée le 22 janvier. Du fait de la structure de l'audience de ces medias (Radio France, Arte, ARD et Deutschlandradio), cette enquête n'est pas socialement représentative de la population des deux pays mais résume plutôt la vision des élites déjà intéressées par la coopération franco-allemande.
Côté français, l'Allemagne devient de plus en plus séduisante. Près de 60% des personnes aimeraient y travailler et 77% aimeraient y passer leurs vacances. Seuls un tiers des Allemands consultés se verraient travailler en France mais sans surprise 94% y passeraient leurs vacances. Pour 44% de ces Français, l'Allemagne "est un modèle" alors que la France ne l'est que pour 22% des Allemands.
Cependant les stéréotypes restent forts dans ce public également. Les Allemands sont considérés comme particulièrement rigoureux, disciplinés et travailleurs tandis que les Français sont avant tout jouisseurs, individualistes, créatifs et séducteurs. Des clichés qui font sourire le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, professeur d'allemand, interrogé par Radio France et Arte sur ce questionnaire. "Je trouve ça très amusant parce que ça ne correspond pas vraiment à la réalité. L'Allemagne est extrêmement diverse par son histoire, ses régions, ses nuances linguistiques", souligne-t-il.
"J'aime bien l'Allemagne dans ce qu'elle est capable de faire, dans cette capacité à dialoguer et à trouver la réponse ensemble", ajoute-t-il. Jean-Marc Ayrault, qui a découvert l'allemand à la fin des années 60 "à la grande époque des échanges et des jumelages", souhaite prioritairement "relancer la mobilité de la jeunesse" à l'occasion de l'anniversaire du traité de l'Elysée.