Elle se confie pour la première fois. Ruth Madoff, épouse de l'homme d'affaires condamné à 150 ans de prison pour une fraude gigantesque, a accordé une interview à la chaîne américaine CBS. Elle raconte avoir tenté de se suicider avec son mari, au moment où l'affaire a éclaté.
"Ce qui était en train de se passer était vraiment horrible", s'est-elle souvenue. "Nous recevions des appels téléphoniques terribles. Des courriels remplis de haine, au-delà de l'imaginable, et j'ai dit 'Je ne peux tout simplement plus continuer'", peut-on entendre dans des extraits de l'entretien, qui sera diffusé dans son intégralité dimanche.
L'interview de Ruth Madoff sur CBS :
"Une décision très impulsive"
A la veille de Noël 2008, les deux époux ont donc avalé de nombreux cachets pour mettre fin à leurs jours. Sans succès : "le lendemain nous nous sommes réveillés… ça a été une décision très impulsive et je suis contente que nous nous soyons réveillés".
D'après Ruth Madoff, le couple n'aurait plus jamais parlé de suicide après cet épisode. Elle a expliqué au New York Times que son mari n'a pas fait d'autre tentative. "Mais je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment il fait pour vivre avec cela", confie-t-elle.
Leur fils s'est suicidé
Bernard Madoff, lui, reconnaît que l'idée du suicide lui a "traversé l'esprit" dans un e-mail envoyé au New York Times depuis sa cellule de prison. Mais deux raisons l'ont empêché de passer à l'acte, affirme-t-il : il pensait pouvoir aider ses victimes à retrouver leur argent, et il ne voulait pas "abandonner [sa] famille".
Une famille durement touchée par le scandale : l'un des fils des Madoff, Mark, s'est lui-même suicidé dans son loft de Manhattan le 11 décembre 2010, soit deux ans jour pour jour après l'arrestation de son père.
Les confidences de Ruth Madoff ne semblent cependant pas susciter la compassion des internautes. Sous la vidéo mise en ligne par CBS, les commentaires sont sans pitié. "Suis-je censé plaindre ces gens ?", s'interroge un internaute. Un autre est plus catégorique : "réessaye, nous ne t'arrêterons pas".