Ils tournent le dos au Parlement. Alors que Martin Schulz fêtait tranquillement sa réélection au poste de président du Parlement européen, les eurosceptiques se sont fait remarquer pour cette première session. Plusieurs députés, dont le leader de Ukip (parti britannique) Nigel Farragen, ont ostensiblement tourné le dos au perchoir au moment où résonnait l'hymne européen, l'hymne à la joie.
"Nous ne reconnaissons pas et ne respectons pas le drapeau ou l'hymne européens, qui sont deux symboles de notre servitude dans une UE que le peuple britannique rejette", a justifié le député Paul Nuttall. Cette provocation a suscité des réactions indignées.
Cérémonie ouverture #PE Des individus sans vergogne tournent le dos à l'Hymne à la joie. Rejeter la fraternité ne fera ps avancer les choses— Sylvie Goulard (@GoulardSylvie) 1 Juillet 2014
Vives critiques. A l'UMP non plus, l'attitude n'a pas plu du tout, l'eurodéputé Philippe Juvin qualifiant les contestataires de "débiles, 100 ans après le suicide collectif" de la Première Guerre mondiale. La force montante des europhobes est incarnée par l'EFDD de Nigel Farage, qui compte 48 députés autour de l'Ukip et des populistes italiens du Mouvement Cinq Etoiles de Beppe Grillo. L'un des membres de l'Ukip, David Coburn, n'a d'ailleurs pas hésité à déambuler dans les travées du Parlement en kilt.
Parmi les 52 députés non inscrits, près de la moitié viennent du Front national français. Sa présidente, Marine Le Pen, a échoué à constituer un groupe, ce qui la prive d'une meilleure visibilité et de moyens financiers conséquents.
Le président de la Commission élu dans deux semaines. Leur capacité de nuisance sur le fonctionnement des institutions de l'UE est affaibli par leurs rivalités, voire leurs haines. Le nouveau Parlement bénéficie d'une "large majorité de forces démocratiques et pro-européennes", a assuré Martin Schulz. "C'est encourageant pour tous ceux qui avaient des doutes, le Parlement peut continuer à travailler sérieusement". Mais "il faut que toutes les forces démocratiques s'unissent", prévient le président du PPE, Joseph Daul. A deux semaines du vote crucial sur le président de la Commission européenne, le 16 juillet, l'élection de mardi servait en effet de test et de répétition générale.
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