La voix est calme, le débit lent. George Zimmerman, l'homme qui a tué le jeune noir Trayvon Martin en Floride, en février dernier, a présenté mercredi soir ses excuses à la famille du lycéen et à l'Amérique. Actuellement en liberté surveillée, George Zimmerman était invité sur Fox News, dans l'émission du très conservateur Sean Hannity, pour sa première interview depuis le début de l'affaire.
"Je ne supporte pas l'idée qu'à cause de ce que j'ai fait, cela a polarisé et divisé l'Amérique. Je suis vraiment désolé", a-t-il notamment lancé sur le plateau, faisant référence au vif émoi suscité par la mort de Trayvon Martin, dénoncée comme un crime raciste. "Je ne suis pas raciste et je ne suis pas un meurtrier", s'est-il défendu. "C'était le dessein de Dieu".
Sa version des faits
"J'aurais tellement aimé pouvoir faire quelque chose qui ne m'aurait pas mis dans cette position où j'ai dû lui ôter la vie", a-t-il aussi assuré. George Zimmerman est largement revenu sur sa version des faits, déjà rendue publique à travers les témoignages de ses proches et des rapports de police.
Le 26 février dernier, George Zimmerman effectuait une ronde de surveillance dans son quartier lorsqu'il a vu Trayvon Martin, qui lui a semblé suspect. Il soutient que le jeune garçon de 17 ans l'aurait frappé et que les cris entendus par un témoin sont les siens et pas ceux de Trayvon Martin. Ce dernier aurait également tenté de s'emparer de son arme.
Des révélations troublantes
Pour George Zimmerman, cette interview télévisée, qui lui donne l'occasion d'expliquer largement sa vision des faits, tombe à point nommé. Il vient en effet de subir deux revers ces derniers jours. Trouvant le juge en charge de l'affaire trop partial, il avait demandé à le changer, mais sa requête a été refusée.
De nouvelles révélations sont par ailleurs venues éclairer sa personnalité sous un jour nouveau : l'une de ses cousines, entendue par les autorités, a indiqué avoir été agressée sexuellement par George Zimmerman pendant dix ans quand elle était enfant, de ses six ans à ses seize ans. Cette cousine, identifiée comme le "témoin n°9", a également assuré que, contrairement à ce qu'il affirme, George Zimmerman aurait bien des préjugés racistes envers les noirs.