Ils les attendent le pied ferme. Assis en rond devant l'université de Barcelone, une centaine de jeunes "indignés"espagnols préparent leur manifestation de jeudi à l'occasion de la réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.
Le mégaphone passe de mains en mains. Comme beaucoup d'Espagnols de son âge, Carlès est au chômage. Le jeune homme de 26 ans est remonté contre la venue des grands argentiers de la BCE.
"C'est comme une provocation", affirme Carlès au micro d'Europe 1. "Qu'est-ce qu'ils viennent faire ici ? Pourquoi ici ? Ils viennent nous dire ce que nous devons faire. Nous avons théoriquement une souveraineté et nous devrions pouvoir choisir. Il faut toujours faire des économies. Peut-être que ce n'est pas ce qu'il faut ici", conclut le jeune homme.
"On doit faire payer les gens qui gagnent plus"
Pour Duke, étudiant en linguistique, tous les services publics espagnols, sans exception, sont maintenant à la diète. Il dénonce une course aux économies aveugle, dictée par Bruxelles. "L'éducation est une chose très importante. La santé, c'est très important. C'est la base de tout", rappelle Duke. "Si l'Espagne doit faire des choses pour que l'économie aille mieux, on doit faire payer les gens qui gagnent plus. C'est eux doivent payer, pas nous", insiste l'étudiant.
Duke et ses amis manifesteront jeudi après-midi sur une grande place du centre-ville de la capitale catalane, mais pas devant l'hôtel où se réunit la BCE par peur d'affrontements violents avec les forces de l'ordre.