La scène se passe à Benghazi, dans l’ouest de la Libye. Entassés à l'arrière d'un pick-up, une poignée d'insurgés accompagnent la dépouille d’un des leurs, tombés la veille à Bréga, à 190 km à l’ouest de Benghazi.
Devant la mosquée, les compagnons d'armes s'arrêtent, descendent le cercueil du véhicule. Sur leurs visages marqués par des semaines de combat coulent quelques larmes. A l'arrivée de l'imam, les rebelles se mettent en retrait : aucun fusil ne doit venir troubler la prière.
Les femmes sont ensuite brièvement autorisées à se joindre à la cérémonie. Drapée de noir, la mère du défunt s'effondre sur le linceul qui enveloppe son fils. Viennent ensuite la colère et les supplications : "Que Kadhafi périsse dans la souffrance comme mon fils", implore-t-elle en demandant à Allah de venger son fils.
Cercueil sur les épaules, les insurgés arpentent les rues qui mènent au cimetière. Combattant devenu martyr, le compagnon d'armes des rebelles est mis en terre, au son des kalachnikovs.