La décision. La Cour suprême du Mexique a ordonné mercredi la libération immédiate de Florence Cassez, la Française condamnée en 2008 à une peine de 60 ans de prison pour complicité d'enlèvements. Une libération "immédiate et absolue" qui lui a permis de rentrer en France, où elle est arrivée par avion jeudi après-midi. Retour en trois temps forts sur sa libération.
# L'annonce du jugement
La Cour suprême prend son temps. Prévue à 18 heures, l'audience de la Cour suprême est d'abord retardée. Puis, chacun leur tour, les cinq juges prennent la parole pour motiver leur décision à venir. Au bout d'une heure, une fois que chacun s'est exprimé, le juge de la Cour suprême annonce la "libération immédiate et absolue" de Florence Cassez. Il est 19h45 en France, 13h45 à Mexico.
Florence Cassez, la "dernière au courant". A cet instant précis, Florence Cassez ne sait pas encore qu'elle va pouvoir quitter sa prison dans les prochaines minutes. Pendant l'énoncé du verdict, la Française est "dans un couloir" de la prison, accompagnée de son père et du consul de France. C'est lui qui lui apprendra la nouvelle à l'issue d'une longue conversation. Florence Cassez ne s'y attendait pas, même si elle a entendu des "cris, des hurlements de détenus. On se demandait ce qu'il se passait mais jamais je n'ai pensé que c'était pour ma libération. J'ai été la dernière au courant, en fait".
Le soulagement en France. Réuni dans une brasserie du XIIe arrondissement de Paris, le comité de soutien de Florence Cassez n'a pas mis longtemps à témoigner de son bonheur, comme le montre ce tweet de Jean-Luc Romero, le président du comité, ou la vidéo suivante.
#FlorenceCassez Libre !!!! On pleure de joie avec Charlotte, @valtrier @anne_hidalgo @fcuvillier !— Jean-Luc Romero (@JeanLucRomero) January 23, 2013"Florence était peu bavarde et encore choquée"par Europe1fr
# La sortie de prison
La détermination de Me Berton. A peine sorti de la Cour suprême, Frank Berton ne perd pas une seconde. "Là, je vais aller chercher Florence en prison. Ça fait sept ans que j'attends ce moment, de pouvoir la sortir de là. Et après ? Je pense qu'on va prendre l'avion ce soir", s'est-il exprimé dans la foulée. L'avocat de la Française joint les actes aux paroles et file "délivrer" sa cliente. "La Cour vient d'envoyer le fax annonçant le verdict à la prison", ajoute-t-il à la sortie de l'audience. Moins d'une heure plus tard, Florence Cassez était libérée. Une sortie "aussi brutale" que son entrée en prison, a qualifié Me Berton.
Départ par le premier avion. Libérée vers 14h (heure mexicaine), Florence Cassez prend l'avion suivant pour la France - à 22h45 - en compagnie de son père et de son avocat. Elle a été isolée du reste des passagers, à l'avant de l'appareil, selon l'envoyé spécial d'Europe 1. Durant ces longues heures de vol, Florence Cassez a récupéré de la pression accumulée ces derniers jours.
# Son retour en France
Chaleureuses retrouvailles. Détenue au Mexique depuis le 9 décembre 2005, Florence Cassez pose le pied sur le sol français à 13h41, jeudi. Avant d'aller rencontrer la presse, elle serre longuement son frère dans ses bras, ainsi que sa mère, et s'entretient avec eux dans l'un des salons privés du pavillon d'honneur de l'aéroport de Roissy. Un moment dont elle a rêvé "mille fois".
Un planning chargé. Depuis qu'elle est sorti de l'avion, Florence Cassez se "laisse guider". Ça a commencé par une rencontre avec Laurent Fabius, le ministre des Affaires Etrangères, Frédéric Cuvillier, ministre des Transports et nordiste comme la famille Cassez, et Jean-Luc Romero, président de son comité de soutien. Ça s'est poursuivi avec une conférence de presse dans un salon de l'aéroport avant un départ pour la capitale, pour passer un moment en famille, une interview à Europe 1 à 18h30. Vendredi, à 19 heures, Florence Cassez sera reçue à l'Elysée par François Hollande.
Elle veut travailler. Une fois ces festivités passées, Florence Cassez compte bien travailler. "Dès demain, je cherche du travail", a-t-elle d'ailleurs plaisanté en conférence de presse. Quant à un retour au Mexique, la Française n'est pas contre, "si on m'y convie, pour raconter mon histoire par exemple, témoigner. Sinon, pas sûr que mes parents me laissent y aller".