Divinations. Les pontes de la police de Chicago ont-il trop regardé le film de Steven Spielberg, “Minority Report” ? Souvenez-vous, en 2002, ce long-métrage mettait en scène le système de prédiction des crimes adopté par la police de Washington. A partir des divinations de trois extra-lucides, les policiers avaient connaissance des meurtres à venir ainsi que du nom des bourreaux et de leurs victimes.
Une liste conçue à partir d'un algorithme. Les extra-lucides en moins, il semblerait que la police de Chicago souhaite recourir à la même technique, raconte le site d’information The Verge mercredi 19 février. Dans cette ville du nord-est des Etats-Unis, les forces de l’ordre s’appuient en effet sur la très controversée “heat-list”. Un annuaire conçu à partir d’un algorithme, qui recense quelque 400 personnes susceptibles d’être impliquées dans un crime violent, explique The Verge.
Visite surprise de la police. Cette liste a valu quelques surprises à certaines personnes qui y figurent. A l’image de Robert McDaniel, jeune habitant d’un quartier sensible de Chicago connu des services de police pour une infraction mineure. L’été dernier, ce dernier reçoit une visite de la police, rapporte le Chigaco Tribune. La visite est cordiale, précise le quotidien, mais le message est limpide: s’il commet n’importe quel délit, les conséquence seront lourdes. En clair : “nous t'avons à l’œil”.
Une technique qui pourrait se généraliser Si ce genre de système est testé par d’autres départements de police aux Etats-Unis, c’est à Chicago que cette méthode est la plus poussée. “Ce programme va devenir une règle professionnelle à l’échelle du pays”, a assuré à The Verge l’une des têtes pensantes de la police de Chicago.
Craintes des adversaires. Et pour l’instant, les opposants du système ne sont pas vraiment entendus. Certains dénoncent entre autres un algorithme créant un profilage racial, alors que d’autres dénoncent de potentielles atteintes à la vie privée. “Je crains que ces programmes ne créent un environnement dans lequel la police peut débarquer chez quelqu’un pour n’importe raison", a expliqué l’avocat d’une association de défense des internautes.