C'est la deuxième manifestation de ce genre depuis l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd. Plus de 15.000 partisans du parti islamiste Ennahda, au pouvoir, ont manifesté dans les rue de Tunis samedi après-midi. Leur but : défendre le droit du mouvement à diriger le pays, en proie à sa pire crise politique depuis la révolution de janvier 2011.
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C'est aux cris de "Dieu est le plus grand", "le peuple veut un Ennahda en acier" ou encore "avec la légitimité et pour l'unité nationale" que la foule a défilé sur l'avenue Habib Bourguiba, au centre de Tunis, haut lieu de la révolution.
Paris cible des slogans
Parmi leurs cibles : les médias, le dirigeant d'opposition et ex-Premier ministre Beji Caïd Essebsi, mais aussi la France. Paris est en effet accusée d'ingérence depuis les propos du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a parlé de "fascisme islamiste" la semaine dernière.
Dans le cortège, on pouvait voir des dizaines d'étendards d'Ennahda, des drapeaux de la Tunisie, ainsi que quelques bannières noires de la mouvance salafiste. "Nous sommes tous des frères et contre la violence", pouvait-on aussi lire sur des pancartes.
Nouvelles consultations lundi
"Il faut l'unité nationale, de tous sans exception, sauf ceux qui se sont exclus en s'opposant à la révolution", a lancé à la foule Habib Ellouze, figure de l'aile dure d'Ennahda. Le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd a provoqué une nouvelle flambée de violence en Tunisie et aggravé la crise politique. Le Premier ministre Hamadi Jebali, numéro deux d'Ennahda, a proposé un gouvernement apolitique, fixant initialement la date de samedi pour en annoncer la composition. Il a finalement annoncé de nouvelles consultations lundi.