Le roi Mohammed VI du Maroc veut éviter que le vent de révolte qui embrase le Maghreb se propage à son pays. Dans cette optique, il a annoncé mercredi d'importantes réformes démocratiques, dans son premier discours à la nation depuis les manifestations du 20 février.
Une commission spéciale va mener des consultations auprès des partis politiques, des syndicats et de la société civile. Elle remettra ses conclusions en juin prochain puis la réforme sera soumise à "un référendum populaire" dont la date n'a pas été fixée.
Une rupture avec le passé
Dans son discours, Mohammed VI a énuméré sept fondements de ses réformes démocratiques, dont la reconnaissance constitutionnelle pour la première fois de la composante berbère "amazigh", le "renforcement du statut du Premier ministre, et "la volonté d'ériger la justice en pouvoir indépendant".
Le Premier ministre sera nommé, selon la prochaine constitution, au sein du "parti politique arrivé en tête des élections" de la première Chambre du parlement marocain" et non plus désigné par le souverain, précise le discours royal.
Pour le politologue Mohamed Darif, "c'est une rupture avec un passé pointé du doigt par tout le monde". "Ce discours rompt avec la monarchie exécutive. Il prévoit une monarchie équilibrée avec un partage du pouvoir entre le roi et un gouvernement issu du parlement", a-t-il ajouté.
Paris salue un discours "responsable et courageux"
L'intervention de Mohammed VI a été favorablement accueillie de l'autre côté de la Méditerranée."Le discours prononcé hier par le roi Mohammed VI est responsable et courageux : nous sommes convaincus qu'il s’agit, pour le Maroc comme pour l'ensemble de la région, et particulièrement dans le contexte actuel, d'un discours majeur", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.