Mouammar Kadhafi sent-il le vent tourner ? Le dirigeant libyen aurait proposé lundi soir aux insurgés de réunir le Congrès général du peuple, qui fait office de parlement, pour qu'il puisse se retirer avec des garanties, selon l'opposition. De son côté, le gouvernement libyen a formellement démenti toute offre de négociations.
L'opposition a affirmé avoir rejeté cette proposition. Elle exige que le numéro un libyen quitte le pays et promet dans ce cas de ne pas engager de poursuites pénales.
Reportage à Benghazi de l'envoyé spécial d'Europe 1. Pour les insurgés, accepter un départ négocié de Kadhafi serait "une insulte aux martyrs" :
Cette offre inédite du colonel Kadhafi, -selon les dires de l'opposition-, pourrait s'expliquer par une pression internationale accrue et la possibilité d'une intervention militaire. Les diplomates français et britanniques travaillent sur un projet de résolution des Nations Unies pour établir une zone d'exclusion aérienne et veulent la présenter dans une semaine.
"Kadhafi doit d'abord démissionner"
Moustapha Abdeljalil, l'ancien ministre de la Justice qui préside le Conseil national mis en place pour préparer la transition, a déclaré que le numéro un libyen n'avait pas envoyé lui-même d'émissaire, mais que des avocats de Tripoli s'étaient proposés comme intermédiaires pour entamer des négociations. "Nous sommes évidemment favorables à mettre fin au bain de sang, mais il doit d'abord démissionner, puis il doit partir, et nous n'engagerons pas de poursuites pénales contre lui", a-t-il ajouté.
Un peu plus tôt, un porte-parole de l'opposition avait évoqué une proposition de négociations de la part du camp Kadhafi, et assuré que cette offre avait été immédiatement rejetée. Le Conseil national mis sur pied par l'opposition à Benghazi a estimé que cette proposition lui ouvrait la voie d'une sortie trop "honorable" et jugée offensante pour ses victimes, selon la chaîne Al Djazira. Le guide de la Révolution souhaitait obtenir des garanties pour sa sécurité personnelle et celle de sa famille, ainsi que la promesse d'une immunité judiciaire, selon l'offre présentée par l'ancien Premier ministre Djadallah Azzouz Talhi, dépêché auprès des insurgés.