Les autorités britanniques ont fait de la sécurité la priorité des Jeux Olympiques de Londres. Cela implique un dispositif policier spectaculaire sur le terrain, mais aussi une veille de tous les instants sur Internet. Les Jeux Olympiques étant un événement pour le moins lucratif, les escrocs sévissant sur le Web veulent leur part du gâteau. Les inspecteurs de la cybercriminalité outre-Manche ont déjà fait fermer 2.000 sites, révèle le Guardian mardi. Ces sites utilisaient le logo des JO ou affirmaient vendre des produits dérivés, le tout sans autorisation.
La police elle-même piratée
Et la police britannique a dans le viseur plusieurs centaines d’autres sites potentiellement frauduleux. "Il ya des indices qui nous laissent à penser que les créateurs de ces sites attendent avant de commettre un fraude", explique Janet Williams, commissaire adjoint de la Metropolitan Police, en charge du Grand Londres. "Les sites internet sont actuellement en position d’attente, et nous allons les surveiller de près pour voir s’ils ont des objectifs criminels."
Et l’inévitable fraude aux tickets n’est pas le seul risque envisagé par les autorités. "Il serait naïf de croire que ça sera la seule menace durant les Jeux Olympiques", confirme Janet Williams, qui chapeaute une équipe de 106 personnes, collaborant avec les services de communication gouvernementaux. "Nous nous préparons à une possible attaque sur le réseau des transports, mais pas seulement. Durant la préparation des dernières élections générales (en mai 2010, ndlr), nous avions réalisé un inventaire des risques potentiels", reprend la policière, qui rappelle que la Metropolitan police elle-même avait fait déjà l’objet d’une cyber-attaque. Et que les ordinateurs du service étaient à présent parfaitement protégés.
Le mariage princier, répétition générale
Le mariage princier entre William et Kate Middleton, le 29 avril dernier, a également servi de répétition générale. Les services de Janet William ont ainsi déjoué une attaque contre la Clarence House, un bâtiment royal de Londres, visant à stopper la diffusion en direct de la cérémonie. Au total, l’unité spéciale de la Metropolitan Police estime avoir empêché ces attaques qui auraient coûté 140 millions de livres sterling (168 millions d’euros).
Et contrairement à certaines idées reçues, les attaques ne viennent pas forcément de l’extérieur. "Quand on a commencé à travailler sur les groupes cyber-criminels, nous nous demandions comment nous allions faire pour les groupes venant d’autres pays", explique Janet William. "Mais nous nous penchions en fait beaucoup sur des pirates venait d’ici, au Royaume-Uni."