Les soirées Sober qui fleurissent à Stockholm, la capitale suédoise, ressemblent à beaucoup d'autres. De la musique, de la danse, des jeunes gens, un verre à la main, et de l'amusement. Une seule différence, de taille, avec les soirées classiques, l'alcool y est prohibé. Les fêtards boivent goulûment des "mocktails", des cocktails sans alcool, et doivent passer un contrôle éthylo-test obligatoire avant de rentrer.
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Un concept qui tente de dissocier la fête et l'alcool, l'euphorie de l'ébriété, inventé par Marten Andersson, ex-adepte du binge drinking. Une pratique largement répandue en Suède , et férocement combattue par les pouvoirs publics qui ont fait de la consommation d'alcool chez les jeunes une priorité de santé nationale.
Nationalisation de la vente d'alcool, prix très élevés, l'Etat a mis en place toute une série de mesure dans l'espoir de voir la consommation diminuer. En vain. L'alcool occupe une place particulière dans la société suédoise, tabou depuis le XIXeme siècle où l'alcool bon marché attirait les buveurs de l'Europe entière. Jusqu'à susciter un mouvement d'opposition à cette surconsommation qui réunissait alors jusqu'à 350.000 personnes, rappelle Cafebabel.
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De même, le magazine en ligne Ijsberg explique que les Suédois ont un rapport "paradoxal" à l'alcool : à savoir une consommation irrégulière mais abusive. Selon la journaliste d'un journal local Maddy Savage interviewée par Ijsberg, entre 20 et 25 ans, un Suédois boit 8 litres de bière par semaine, soit 14 pintes tout de même, le tout sur un temps plus réduit que dans d'autres pays comme la France.
Finalement, en 2014, l'alternative aux soirées alcoolisées vient donc des jeunes eux-mêmes, et non des pouvoirs publics. "Les Suédois doivent se réveiller et arrêter de glorifier l'alcool comme ils le font", confiait Marten Andersson à Vice en août dernier.
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Cette tendance à la fête dans la sobriété est née quatre ans plus tôt, en 2010, en Suède, avec le principe des lunch beat. Des concerts ou des sets de DJ à la pause de midi, où les travailleurs viennent se défouler et se détendre, tout en restant à l'eau claire, avant de retourner au bureau. Le phénomène s'est même exporté jusqu'en France, à Paris précisément, en juin dernier, sur les quais du métro.