Ils pourraient attaquer "à tout moment". Les soldats russes suscitent la crainte d'Andriy Parubiy, le secrétaire du conseil de sécurité nationale et de défense ukrainien. Alors que le drapeau russe a été hissé aujourd’hui sur 189 installations militaires de Crimée, les troupes se massent désormais à la frontière orientale ukrainienne. En nombre suffisant pour susciter l’inquiétude du commandant des forces de l’Otan en Europe. "La force russe qui se trouve en ce moment à la frontière ukrainienne de l’Est est très très importante et très très prête", a déclaré le général Philip Breedlove.
Nouvelle étape ? Ces manœuvres pourraient bien permettre aux forces russes de se mettre en ordre de marche vers leur nouvel objectif : la Transnistrie, une région séparatiste de la Moldavie, auto-proclamée indépendante. Elle se situe à la frontière occidentale de l’Ukraine, où la majorité des habitants sont orthodoxes et russophones. "C’est très inquiétant, la Russie agit plus comme un adversaire que comme un partenaire", a ajouté le commandant suprême des forces alliées en Europe. Pour Andriy Parubiy, l'objectif russe est plus ambitieux encore : "Le but de Poutine n'est pas la Crimée, mais toute l'Ukraine", a-t-il déclaré.
"Un précédent fâcheux". Pour la Biélorussie et son président Alexandre Loukachenko, la crise en Crimée est aussi facteur d’inquiétude. S’il reconnaît que la province fait désormais partie "de facto" de la Russie, le chef d’Etat parle de "précédent fâcheux". En creux, la crainte biélorusse de voir l’Ukraine, avec qui elle partage une longue frontière, se désagréger. L’Ukraine doit rester un "Etat unique, indivisible et non fragmenté", a conclu Loukachenko.
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