Libération d'un otage néerlandais : "Un assaut de quelques minutes"

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Didier François et
DECRYPTAGE - Grâce à leur travail, un otage néerlandais a été libéré au Mali. Les forces spéciales françaises privilégient discrétion et efficacité pour des opérations sur des terrains difficiles.

Ces 3.000 hommes sont à part, au sein de l'armée française. Un groupe d'hommes des forces spéciales a libéré un otage néerlandais au Mali, a-t-on appris lundi. Après avoir été détenu trois ans et demi de détention par Al-Qaïda au Maghreb islamique, le Néerlandais a retrouvé la liberté grâce à ces "soldats et pilotes sélectionnés dans toutes les armées rattachés au commandement des forces spéciales", explique Didier François, journaliste spécialiste des questions de défense à Europe 1.

Pour l'opération qui a permis de sauver l'otage, comme pour toutes les autres, il faut un important travail en amont, ajoute-t-il. Un assaut de "quelques minutes" nécessite "un travail de planification, de renseignement, d'organisation" pour "amener un petit groupe d'assaut d'une vingtaine d'hommes dans le désert, au plus près, sans se faire repérer, de tomber sur le dos des gardiens".

Otage néerlandais forces spéciales AFP 640

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Les forces spéciales, qui travaillaient sur le groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique, "savaient qu'une 'cible à haute valeur ajoutée', c'est-à-dire un responsable de l'organisation qui pouvait avoir des otages" se trouvait sur les lieux de l'opération. A l'issue de l'assaut, deux gardiens ont été tués et deux autres se sont rendus, a-t-on appris.

Pourtant d'une manière générale, "l'intervention de vive force n'est pas privilégiée", précise Didier François, car "elle est dangereuse pour les otages" et pour les soldats. "En général, il y a 20% de succès dans les conditions les plus difficiles", ajoute-t-il. "Ce qu'on appelle le sauvetage n'est fait qu'en tout dernier recours, s'il n'y a pas de solution".

Rester discret sur leur travail. Le spécialiste des questions de défense décrit des modes opératoires parfois "très spectaculaires", par les airs ou par la mer. Didier François évoque notamment des "infiltrations par des commandos lâchés à partir d'un sous-marin", qui arrivent ensuite "sur une plage avant d'atteindre leur objectif". Mais pour garantir l'efficacité de leur travail, un élément-clé est de "ne pas trop parler des modes d'opération utilisés par le commandement des opérations spéciales", souligne le journaliste.

S'ils interviennent souvent la nuit, "ce n'est pas uniquement par souci de discrétion", décrypte-t-il. Cela leur confère également "un avantage opérationnel extrêmement important grâce aux capacités de vision nocturnes ou encore aux caméras thermiques". "Le matériel électronique", ajoute Didier François, "est un avantage pour les armées occidentales face à des groupes terroristes".

Les forces spéciales obéissent à un "Etat major à part, qui répond directement au chef d'Etat major des armées et dont le rôle est d'organiser, de planifier les opérations militaires les plus discrètes, ne demandant pas de gros bataillons". Ces hommes et ces femmes "interviennent à l'extérieur, dans des zones compliqués  comme par exemple en Irak ou dans le Sahel" mais peuvent aussi être amenés à participer à des opérations sur le sol français, précise enfin Didier François.

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