"On a vu des hélicos transporter des soldats, soi-disant des mercenaires. J'en ai vu une dizaine, ils sont armés jusqu'aux dents. Ils tirent sur tout le monde", a témoigné lundi soir au micro d’Europe1 un architecte, habitant de Tripoli. "On est très, très inquiets. Il y a des tirs de roquettes, de mitrailleuses, on s’attend au pire".
Il décrit "un phénomène de peur qui monte" dans la ville :
Lundi, à Tripoli, les forces de sécurité libyennes ont mené une opération de grande ampleur, tirant sur la foule. Lors de la seule journée de lundi, 160 personnes ont trouvé la mort dans la capitale.
Selon la télévision d’Etat, cette opération vise les "saboteurs et (ceux qui sèment) la terreur". La chaîne a également montré des images "en direct" de manifestants pro-Kadhafi sur la place Verte, au cœur de la capitale, alors que le pays est secoué depuis le 15 février par un mouvement de contestation sans précédent du régime du leader libyen, au pouvoir depuis 42 ans.
Lundi matin, l'organisation Human Rights Watch avait évoqué un bilan de 233 morts depuis le début du mouvement. La Fédération internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH) parlait de son côté de "300 à 400 morts". Mais ces chiffres devraient devenir beaucoup plus importants dans les heures qui viennent.