Selon toute vraisemblance, Mouammar Kadhafi est encore actuellement en Libye. Mais l’ex-dictateur libyen cherche à quitter le pays. Il a probablement quitté la ville de Bani Walid, à 150 kilomètres au sud de Tripoli, et se dirige plus au sud, vers le Tchad ou le Niger, avec l'aide de tribus loyalistes. Selon Hicham Bouhagiar, qui coordonne la traque, le colonel Kadhafi aurait pu se trouver il y a trois jours dans la localité de Ghouat, à 950 km au sud de Tripoli et à 300 km au nord de la frontière avec le Niger. Nous savons d'après de nombreuses sources qu'il cherche à aller plus au sud, vers le Tchad ou le Niger", a déclaré Hicham Bouhagiar dans une interview.
Pas au Niger ni au Burkina Faso
Mouammar Kadhafi, chassé de Tripoli à la fin août, six mois après le début du soulèvement contre son régime, voyagerait à bord d'un convoi d'une dizaine de véhicules et pourrait utiliser une tente comme abri, a ajouté Hicham Bouhagiar. "Nous savons qu'il ne veut pas résider dans une maison, alors il reste sous une tente. Des gens disent que des voitures sont arrivées et qu'ils ont monté une tente", a-t-il dit, précisant cependant que ses sources n'avaient pas vu le "guide" en personne.
Lundi soir, des sources militaires française et nigérienne ont indiqué que de nombreux véhicules militaires libyens avaient franchi la frontière avec le Niger, ajoutant qu'il pourrait s'agir d'une tentative de départ en exil de Kadhafi vers un pays africain ami. Niamey a confirmé l’entrée sur son territoire de pro-kadhafi, pour raisons humanitaires. Mais a nié que l’ancien dictateur lui-même faisait partie du convoi. Quant au Burkina Faso, un temps évoqué comme lieu d’exil, il a lui aussi démenti. Le Burkina n'a pas été informé d'une arrivée de Kadhafi. Nous ne l'attendons pas", a déclaré mardi soir le ministre burkinabé des Communications, Alain Edouard Traoré.
Les tribus du Sud loyales à Kadhafi
Selon Hicham Bouhagiar, les nouvelles autorités libyennes ont peu d'emprise sur le sud du pays en raison de la fidélité des tribus de la région à Mouammar Kadhafi. "Je dirais que dans certaines tribus, nous sommes en majorité, dans d'autres en minorité", a-t-il jugé, en estimant que les combattants anti-Kadhafi ne pourraient tout simplement pas progresser vers le Sud pour traquer l'ancien dirigeant sans l'aval des tribus locales. "Nous devons nous organiser avec nos partisans au sein de ces tribus. Autrement, nous serons des intrus", a-t-il expliqué.
Ces tribus sont disséminées à travers le Sahara et certains de ses membres sont fidèles à Kadhafi parce qu'il les a invités à vivre en Libye. "La plupart des loyalistes pro-Kadhafi dans cette guerre sont dans ce cas de figure, il leur a donné des terres pour rester. Ces tribus sont convaincues que si le système change, nous les chasserons. C'est pour cette raison qu'elles restent plus longtemps à ses côtés."