Abdelbaset Ali Mohammed al-Megrahi a-t-il été libéré dans le but de protéger les intérêts commerciaux de la Grande-Bretagne en Libye ? C’est ce qu’a affirmé vendredi Seïf Al-Islam, le fils du dirigieant libyen Mouammar Kadhafi.
"Tous les intérêts britanniques étaient liés à la libération d’al-Megrahi", dont le dossier était "évoqué à chaque visite en Libye de l'ancien premier ministre britannique Tony Blair", a ainsi assuré Seïf al-Islam, qui a également lancé : "Dans tous les contrats commerciaux, de pétrole et de gaz avec la Grande-Bretagne, al-Megrahi était toujours sur la table des négociations."
Londres a aussitôt démenti ces affirmations. "Il n'y a aucun arrangement", a déclaré un porte-parole du premier ministre Gordon Brown. "Aucun marché n'a été passé entre le gouvernement du Royaum-uni et la Libye concernant le cas Megrahi et les intérêts commerciaux dans ce pays." Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a de son côté fait savoir que "les décisions relatives au cas Megrahi ont été exclusivement du ressort de ministres écossais".
Acteur-clé dans les négociations avec Londres, Seïf al-Islam était assis aux côtés d’al-Megrahi dans l'avion qui ramenait les deux hommes à Tripoli jeudi. Âgé de 57 ans, et atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale qui ne lui laisserait plus que trois mois à vivre, ce dernier a été remis en liberté par l'Ecosse pour raisons de santé.
Abdelbaset Ali Mohammed al-Megrahi avait été condamné en 2001 à la prison à vie en Ecosse, avec une peine de sûreté de 27 ans pour son implication dans l'explosion d'un avion de la Pan Am le 21 décembre 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie, qui avait tué 270 personnes.
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