Face à l'avancée considérable des troupes de Mouammar Kadhafi dans l'est du pays, de plus en plus de Libyens, chargés de leurs biens, rejoignaient mercredi l'Egypte, dans la crainte qu'un déluge de plomb ne s'abatte sur cette région, fief des rebelles.
"C'est très effrayant"
Parmi eux, Faouzia, assise au volant au milieu d’une file d’une cinquantaine de voitures chargées de valise. Elle arrive tout juste de Benghazi. Sur son portable, elle a reçu des messages des pro-Kadhafi. "Ils nous ont envoyé : nous arrivons ! nous arrivons ! Franchement, c'est très effrayant !", raconte-t-elle au micro d'Europe 1.
A côté d’elle, sa fille de six ans ne dit pas un mot. "Elle se réveille complètement choquée... Elle me dit : 'maman, j'ai fait des cauchemars, j'ai vu des avions qui bombardaient notre maison'. Cette nuit - inch Allah - nous dormirons au Caire", espère-t-elle.
A la frontière libyenne, la situation des réfugiés est pour le moins précaire :
L’exode par la frontière égyptienne n’est pas encore massif. Habituellement, 500 Libyens traversent la frontière chaque jour. Mardi, le chiffre est subitement monté à 1.200. Et pour l’heure, il n’y a pas une tente et à peine suffisamment de couvertures et de repas. "Les Égyptiens sont contre les camps de réfugiés parce qu’ils ont peur que ça devienne un camp définitif, permanent", déplore Astrid, qui travaille pour le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU.
Pourtant, il devrait y avoir de plus en plus de réfugiés dans les jours à venir. Sauf si les troupes de Kadhafi parviennent à reprendre le poste aux frontières. Dans ce cas, les Libyens seraient tout simplement pris au piège.