Accélération diplomatique dans la crise libyenne jeudi. Nicolas Sarkozy reçoit jeudi matin à l’Elysée les représentants des insurgés de Benghazi, fief de la révolte. Et reconnaît le Conseil national libyen (CNL) comme seul représentant légitime du pays. D’après l’AFP qui cite des sources diplomatiques, la France serait même prête à "des frappes aériennes ciblées" sur la Libye. Que s’est-il passé lors de cette réunion à huis clos à l’Elysée ? Bernard-Henri Lévy, qui était présent, donne à Europe 1 quelques éléments de réponse.
Pourquoi BHL était-il là ? La présence du philosophe peut sembler incongrue, entre les insurgés, le président et son conseiller diplomatique Jean-David Levitte. S’il n’a "rien organisé du tout", c’est lui qui a "suggéré" la rencontre entre les représentants du CNL et Nicolas Sarkozy.
Bernard-Henri Lévy, en visite à Benghazi la semaine dernière, a "appelé le président", en lui disant : "j’ai rencontré des hommes qui me semblent tout à fait remarquables, ce sont les dirigeants de la Libye libre. Accepteriez-vous de les recevoir ?" "Le président m’a répondu ‘oui’", a ajouté BHL, au micro d’Europe 1.
Paris a-t-il souhaité des frappes aériennes sur la Libye ? Sur le fond, Bernard-Henri Lévy a précisé les informations données par l’AFP, concernant les bombardements aériens. Nicolas Sarkozy a évoqué, d’après le philosophe, l’éventualité de "frappes", mais "pas sur la Libye", seulement sur "un, deux ou trois aéroports".
Le chef de l’Etat a, toujours selon le philosophe, insisté sur la nécessité que la Libye "se libère elle-même". "En revanche si vous me le demandez, et si le Conseil de sécurité nous en donne le mandat, je suis favorable à empêcher les avions de la mort de décoller", aurait ajouté Nicolas Sarkozy, selon ce qu’a rapporté le philosophe à Europe 1.
Quid du sommet européen de vendredi ? Prochaine étape diplomatique dans la crise libyenne, le sommet extraordinaire des Vingt-Sept à Bruxelles. Nicolas Sarkozy serait, à en croire BHL, prêt à "mouiller sa chemise pour persuader [ses partenaires européens] qu’on ne peut pas continuer à laisser faire" Mouammar Kadhafi, que BHL qualifie de "dingo qui continue à massacrer son peuple".
Pour BHL, les Libyens doivent gagner eux-mêmes leur indépendance :