Transformer les civils en combattants aguerris, c'est l'objectif des camps d’entraînement improvisés ces dernières semaines à Benghazi. Des camps nés d’un constat : au début du conflit en Libye, les rebelles mourraient abattus dans les dunes. Engouffrés dans leur propre voiture, ils partaient au combat, sans arme ni moyen de défense crédible, face aux forces loyales à Mouammar Kadhafi.
Dans les camps d’entraînement, les instructeurs expliquent en quelques jours aux volontaires, tous civils, les rudiments du maniement des armes : Kalashnikov, Douchka, ou encore lance-roquette.
Des centaines d’apprentis soldats
Des centaines d’hommes, volontaires, se pressent chaque matin dans ces camps. Après avoir signé une décharge, ils s’agglutinent par petits groupes autour des ateliers militaires.
El Mahdi, un ancien instituteur, écoute avec attention les conseils de son instructeur. Comme lui, Mohamed, 22 ans, n’avait jamais tenu une arme de sa vie. Pourtant, même s’il sait qu’il est bien loin d’avoir l’étoffe d’un soldat, il se dit prêt à sauver toute la Libye.
"Aujourd’hui, j’aide mon pays, je rends service à ma patrie, c’est un devoir pour moi", confie-t-il à Europe 1. "J’ai envie d’aller au front, d’aider les jeunes à protéger notre pays, à sauver toute la Libye, pas que la ville de Benghazi", développe-t-il encore.
L'engagement des volontaires relève du patriotisme :
Mais la bonne volonté de ces "rebelles" civils ne remplace pas l’aide militaire internationale.
En attendant d’aller au front, les apprentis soldats prient en effet pour que l’Otan pilonne à nouveau l’armée régulière. Car, face aux canons de Kadhafi, ils savent qu’ils n’ont pas la moindre chance.