L'opération est inédite. Des hélicoptères de l'armée française de type Tigre et Gazelle ont conduit pour la première fois dans la nuit de vendredi à samedi des frappes au sol en Libye, en coopération avec des hélicoptères britanniques, a annoncé samedi matin à Paris l'état-major des armées.
L'Otan avait annoncé dans la nuit avoir eu recours pour la première fois à des hélicoptères de combat, contre des équipements et des forces de l'armée du colonel Mouammar Kadhafi.
Des postes de commandement visés
"Une vingtaine d'objectifs, dont une quinzaine de véhicules militaires, notamment des pick-up armés", ont été détruits, a développé le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard. Des structures de commandement de l'armée libyenne ont également été visées.
L'entrée en action des hélicoptères "est complémentaire des moyens aériens et maritimes engagés, pour renforcer la pression déjà exercée sur les forces pro-Kadhafi", a souligné le porte-parole.
Plusieurs hélicoptères ont dû riposter à des tirs d'armes légères en provenance du sol, mais aucun appareil n'a été touché. Selon le porte-parole, tous les appareils engagés sont rentrés à bord du bâtiment BPC Tonnerre déployé au large de la Libye. L'état-major s'est voulu plus discret quant au nombre exact d'hélicoptères engagés et sur la localisation des frappes aériennes.
Les hélicoptères ont quitté Toulon en mai
La France et la Grande-Bretagne ont déployé depuis la mi-mai des hélicoptères de combat au large de la Libye, en complément des avions de chasse. Londres a confirmé l'intervention de ses Apache durant la nuit. Une vingtaine de Tigre et de Gazelle sont embarqués à bord du Bâtiment de projection et de commandement (BPC) français Tonnerre, parti le 17 mai du port de Toulon en direction des côtes libyennes.
Les hélicoptères de combat sont censés donner une capacité supplémentaire aux forces sous commandement de l'Otan pour cibler des objectifs plus difficiles à détecter depuis les avions qui procèdent, depuis plus de deux mois, à haute altitude, aux frappes contre les forces du colonel Kadhafi. Un responsable de l'état-major français avait indiqué en début de semaine que les hélicoptères étaient désormais opérationnels et prêts à intervenir "si nécessaire".