L'INFO. Des affrontements à Benghazi, en Libye, ont fait vendredi au moins treize morts et plus de 100 blessés, selon des hôpitaux. Des unités de l'aviation libyenne loyales à un général à la retraite ont bombardé des positions de groupes d'ex-rebelles islamistes à Benghazi, dans l'est du pays. Des témoins ont fait état de violents affrontements.
Une armée parallèle impliquée. L'armée libyenne, par la voix de son chef d'état-major de l'armée libyenne, Abdessalem Jadallah, a toutefois démenti toute implication dans ces affrontements. Khalifa Haftar, un ancien commandant de la rébellion qui a renversé Kadhafi en 2011, a pour sa part évoqué une opération destinée à "purger" Benghazi des "groupes terroristes", selon un porte-parole de la force qu'il conduit et qui se fait appeler "l'armée nationale". "Ce n'est pas une guerre civile. C'est une opération de l'armée contre les groupes terroristes", a assuré ce porte-parole.
Un calme précaire. Les heurts ont éclaté vendredi matin. Un calme précaire régnait à Benghazi dans l'après-midi, tandis que des témoins ont indiqué que les forces de Khalifa Haftar se sont retirées vers la région de Sidi Fradj, au sud de la ville.
Des avions et des hélicoptères de combats de la force de Haftar ont visé des sites occupées par des groupes islamistes se présentant comme des "révolutionnaires" ayant combattu le régime de l'ancien dictateur.
Une instabilité quotidienne à Benghazi. Face à une vague d'assassinats et d'attaques contre l'armée dans l'Est libyen, des tribus et des militaires se sont alliés à la force de Haftar, appuyée également par des rebelles autonomistes. Depuis 2011, Benghazi est le théâtre d'attaques et d'assassinats quasi-quotidiens visant l'armée et la police.
Ces attaques, qui ne sont pas revendiquées, sont attribuées aux nombreux groupes islamistes radicaux lourdement armés installés dans la région. En mars, le gouvernement intérimaire a reconnu pour la première fois l'existence de "groupes terroristes", en particulier à Benghazi et à Derna, à 280 km plus à l'est, et déclaré "la guerre au terrorisme".
L'Algérie ferme son ambassade. Dans ce contexte et après de nombreux enlèvements et attaques contre des diplomates en Libye, l'Algérie a annoncé vendredi la fermeture de son ambassade à Tripoli arguant d'une "menace réelle et imminente" sur ses diplomates.