Depuis plusieurs jours, la famille Kadhafi est dispersée. Deux de ses fils (Mohamed et Hannibal) ainsi qu'Aïcha, sa fille, sont réfugiés en Algérie avec leur mère. Mouammar Kadhafi lui-même, avec une autre partie de sa famille, pourrait être à Ghadames, aux portes de l'Algérie qui lui aurait refusé l'entrée sur son sol, selon le quotidien algérien El-Watan. Et deux autres fils du Guide, Saadi et Seif al-Islam, sont toujours en Libye où ils tentent de faire entendre leur voix, bien différente l'une de l'autre.
Mercredi, Seif al-Islam et Saadi sont intervenus publiquement sur des chaînes de télévision locales. Le premier, promis à la succession de son père, a appelé les Libyens à poursuivre les combats.
"La victoire est proche", selon Seif al-Islam
"Je vous parle d'une banlieue de Tripoli. Nous voulons tranquilliser le peuple libyen, nous sommes toujours là, la résistance continue et la victoire est proche", a-t-il dit sur une télévision basée en Syrie.
"Chaque Libyen est Mouammar Kadhafi, chaque Libyen est Seif al-Islam (...) Là où vous vous trouvez face à un ennemi, combattez-le", a-t-il ajouté, en précisant: "Le 'Guide' se porte bien".
Saadi veut "arrêter l'effusion de sang"
Du côté du CNT, on estime que Seif al-Islam vit dans "un rêve". Saadi, son frère, n'est pas loin de penser la même chose.
L'ancien footballeur a qualifié les rebelles de "frères" et s'est dit prêt à se rendre pour "arrêter l'effusion de sang" dans une interview accordée à la chaîne Al-Arabiya. "Nous reconnaissons le fait qu'ils (le CNT, ndlr) représentent une partie légitime, mais nous sommes aussi le gouvernement ainsi qu'une partie à la négociation qui est légitime".
Il a demandé à rallier la révolution Le chef des forces anti-Kadhafi a expliqué que Saadi Kadhafi lui avait proposé de se rendre et de rallier le nouveau pouvoir. "J'ai eu aujourd'hui une conversation avec le fils de Kadhafi, Saadi, durant laquelle il a demandé à rallier la révolution et a réclamé des garanties pour revenir à Tripoli et auprès de son peuple", a expliqué Abdoul Hakim Belhadj.
Une information rapidement démenti par le principal intéressé, qui aurait déclaré à un journaliste de CNN qu'il préférerait se rendre "plutôt à un véritable gouvernement qu'à ces gens-là".