"On ne va pas non plus verser des larmes sur Kadhafi." Après la mort du leader libyen déchu, tué jeudi à Syrte, Alain Juppé est pressé de tourner la page. Le ministre des Affaires étrangères a estimé vendredi sur Europe 1 que "l'opération militaire est terminée". L'Otan peut désormais se retirer de la Libye, a-t-il annoncé. Vendredi soir, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a annoncé que l'Otan mettrait fin à son opération militaire en Libye le 31 octobre.
"L'opération de l'Otan est arrivée à son terme"
"L'ensemble du territoire libyen est sous le contrôle du Conseil national de transition et sous réserve de quelques mesures transitoires dans la semaine qui vient, l'opération de l'Otan est arrivée à son terme", a déclaré Alain Juppé sur Europe 1. Une mission a bloqué jeudi un convoi dans lequel se trouvait Mouammar Kadhafi. Des combats au sol entre rebelles et partisans du leader déchu ont ensuite permis l'arrestation de Kadhafi. Blessé, il est mort peu après.
Pas de précipitation
"Pour l'Otan, l'événement militaire essentiel pris en compte est la chute de Syrte, et non la mort de Kadhafi qui n'a jamais été un objectif de la mission", a déclaré un diplomate.Le secrétaire général de l'Otan a déclaré que d'ici à la fin des opérations, l'Otan allait continuer à "surveiller la situation sur le terrain et maintenir les forces pour répondre à des menaces contre les civils si nécessaire".
La résolution 1973, votée le 17 mars à l'ONU, prévoyait une zone d'exclusion dans le ciel libyen. Le texte autorisait "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Traduisez en langage diplomatique : avoir recours à des actions militaires.
Les troupes déjà sur le retour
Selon les informations d'Europe 1, une partie des troupes de l'Otan a d'ailleurs déjà commencé à se retirer. Les hélicoptères engagés en Libye et le navire sur lequel ils étaient déployés sont sur la route du retour. Ils ont mis le cap sur la base navale de Toulon.
L'intervention en Libye aura au final coûté plusieurs millions d'euros aux pays engagés. A plus de 10.000 euros l’heure de vol d’un Rafale - sans le carburant - ou encore 300.000 à 350.000 euros le missile de moyenne portée ASM, le budget de la Défense a été largement entamé. Le ministère avait indiqué en septembre que le coût de la campagne avait déjà coûté 350 millions d'euros de plus que ce qui avait été prévu au budget des opérations extérieures, selon Bloomberg. Le ministre de la Défense britannique, Liam Fox, a de son côté annoncé que l'intervention couterait près de 350 millions d'euros au Royaume-Uni.