Libye : l'Otan à court de munitions?

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avec agences , modifié à
C'est ce qu'affirme le Washington Post. Des informations démenties par les spécialistes de la Défense.

Les forces de l'Otan, engagées en Libye, ont-elles des problèmes de munitions ? C'est ce que soutient le The Washington Post parlant de manque de bombes de précision et d'autres types de munitions. Citant - sans les identifier - de hauts-responsables américains et de l'Alliance atlantique, le journal souligne que cette pénurie met en lumière les limites du Royaume Uni, de la France et des autres pays européens à mener dans la durée une opération militaire relativement modeste. Le Washington Post ne précise pas l'origine de cette pénurie de munitions.

"Faux", répond Jean Guisnel, spécialiste des questions militaires, sur Lepoint.fr. "À l'heure actuelle, six des vingt-huit membres de l'Otan participent aux bombardements en Libye, France, Grande-Bretagne, Danemark, Norvège, Belgique et Canada, Paris et Londres assurant à eux seuls plus de la moitié des sorties", écrit le chroniqueur.

Des stocks tout à fait suffisants

Mais les critiques publiées dans le Washington Post sont vives à l'encontre des pays européens engagés en Libye. "Ce n'est pas une très grosse guerre. Si les Européens sont déjà à court de munition dans une si petite opération militaire, alors je me demande vraiment à quelle genre de guerre ils pensaient devoir faire face", s'interroge John Pike, qui dirige le site GlobalSecurity.org.

"Faux", répond encore Jean Guisnel. Il n'y a aucun problème de munitions. "Les stocks, certes moins impressionnants que ceux des États-Unis, sont tout de même importants, sans être illimités", précise le spécialiste, soulignant que "les stocks actuels permettraient donc de faire deux ou trois ans de guerres intenses, étant entendu que des commandes complémentaires seraient rapidement envoyées aux industriels".

L'Otan a repris le 31 mars les rênes des opérations militaires lancées le 19 mars par une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, qui s'était appuyée sur la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU pour bombarder les troupes du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi dès lors qu'elles représentaient un danger pour la population. Les Etats-Unis ont refusé jeudi de revenir en première ligne en Libye, après avoir retiré leurs avions de combat des opérations.