Deux gendarmes ont été blessés dans cet attentat à Tripoli qui n'a pas été revendiqué pour le moment.
L’info. L’ambassade de France en Libye a été la cible d’un attentat mardi. Aucune revendication n'a été faite pour le moment. Deux gendarmes mobiles chargés de la sécurité du bâtiment à Tripoli ont été blessés, dont un grièvement. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris et un groupement du GIGN a été envoyé sur place. Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, va lui aussi se rendre à Tripoli mardi.
"Une explosion très forte". Hanan, qui travaille pour une ONG à Tripoli et habite à côté de l’ambassade, raconte à Europe 1, qu’elle était dans son lit quand elle a entendu "une première grande explosion". "Après, il y a eu une ou deux autres explosions pas aussi massives que la première", explique-t-elle, ajoutant que des vitrines étaient cassées. "Il y avait beaucoup de fumée, c’était vraiment une explosion très très forte, explique Hanan.
Anissa, une habitante de Tripoli contactée par Europe 1, explique de son côté que "toutes les petites maisons voisines ont été éventrées", comme l'ambassade. "Il n'y a plus d'électricité", souligne-t-elle, se disant "atterrée" : "je pensais que tout allait se remettre en ordre maintenant et qu'on allait reprendre une vie normale".
Des dégâts matériels importants. Les locaux de la chancellerie, installés dans le quartier résidentiel de Gargaresh, ont été fortement endommagés et une partie du mur de l’enceinte a été détruit.
Des images de la chaîne britannique Sky News :
Sur Twitter, des photos postées par un témoin montrent de la violence de l’explosion.
La rue devant l'ambassade a été inondée, probablement en raison de l'explosion d'un tuyau.
Fabius à Tripoli mardi. François Hollande a condamné "avec la plus grande fermeté" cet attentat et expliqué que "la France attend[ait] des autorités libyennes que toute la lumière soit faite sur cet acte inacceptable". Le chef de l’État a aussi demandé à Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, "d'envoyer immédiatement son représentant pour prendre sur place toutes les mesures nécessaires et veiller au rapatriement" des deux blessés. C'est Laurent Fabius lui-même qui se rendra à Tripoli dans la journée. Le ministre a lui aussi "condamné" l'attentat "avec la plus grande fermeté". "Cet attentat aurait pu être absolument un carnage", a-t-il déclaré.
Côté libyen, le ministre des Affaires étrangères Mohammed Abdel Aziz a condamné cet "acte terroriste contre un pays frère qui a appuyé la Libye durant la révolution" de 2011.
Pas de revendication. Jean-Marc Ayrault, a affirmé mardi que les autorités françaises n'avaient reçu "aucune revendication" de l'attentat. "C'est une atteinte très, très grave aux intérêts français", a déclaré le Premier ministre, ajoutant qu'il ne disposait d'"aucune revendication, aucune information" sur cet attentat qui a fait deux blessés, dont un grave.
Enquête ouverte et sécurité renforcée. Le parquet de Paris a ouvert une enquête, qui a été confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), selon les informations d'Europe 1. L'enquête est ouverte pour des chefs de tentative d'assassinat en lien avec une entreprise terroriste, destruction de locaux diplomatiques en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de destruction par explosifs. Un groupement du GIGN a été envoyé en Libye. La sécurité a par ailleurs été renforcée et les activités du Centre culturel français et de la "petite école" ont été suspendues.
Les ambassades françaises rarement attaquées. La dernière attaque d'une ambassade française remonte à 2009, quand la chancellerie à Nouakchott, en Mauritanie, a été la cible d'un attentat-suicide. En Libye, le consulat américain à Benghazi a été attaqué en septembre 2012. L'attentat avait fait quatre morts, dont l'ambassadeur. C'est en revanche la première fois depuis la chute du régime de Kadhafi, en 2011, qu'une représentation étrangère est visée à Tripoli.